Pouvoir d’achat en 2024 : une embellie passagère en France

Le pouvoir d’achat en France a connu une légère amélioration en 2024, soutenue par une hausse significative des salaires, des retraites revalorisées et des prestations sociales. Cependant, cette embellie semble de courte durée, selon les experts, notamment l’Insee, qui prévoit un ralentissement économique pour l’année suivante. La situation des ménages français reste donc fragile, avec des perspectives incertaines face à l’inflation persistante et à la modulation des revenus.

Une hausse temporaire du pouvoir d’achat en 2024

Selon les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le pouvoir d’achat des ménages français a augmenté de 1,9 point en 2024. Cette progression est principalement due à des augmentations salariales importantes, visant à compenser l’inflation, ainsi qu’à la forte revalorisation des retraites et de certaines prestations sociales. Ces mesures ont permis à de nombreux ménages de voir leur pouvoir d’achat légèrement se redresser après plusieurs années de pression économique.

Une perspective de ralentissement en 2025

Malgré cette amélioration en 2024, Dorian Roucher, chef du département de la conjoncture à l’Insee, avertit que cette tendance ne devrait pas durer. « Pour 2025, tous ces facteurs favorables disparaissent », explique-t-il. Les salaires devraient augmenter moins rapidement, tout comme les retraites, et l’impôt sur le revenu pourrait connaître une hausse après une année de modération. Ces éléments annoncent un net ralentissement du pouvoir d’achat pour l’année suivante, ce qui pourrait peser sur la consommation des ménages français.

Les inégalités dans la récupération du pouvoir d’achat

La crise inflationniste n’a pas touché tous les ménages de la même manière. Dorian Roucher souligne que « les salaires réels restent en dessous de leur niveau de 2021 ». En réalité, ils n’ont retrouvé que la moitié des 3 points de perte accumulés durant la période d’inflation. La majorité des gains de pouvoir d’achat proviennent principalement des retraites, des prestations sociales, ainsi que des revenus du patrimoine, qui sont souvent épargnés plutôt que consommés. Ces disparités accentuent la fragilité économique de certains ménages face à la hausse des prix.