Dans de nombreux sports, le type de balle utilisée est un sujet de débat essentiel, impactant directement la performance et la nature du jeu. Pourtant, dans le football, la question des ballons suscite encore trop souvent moqueries ou accusations d’excuses de perdants. Pourtant, les ballons de football varient considérablement et influencent la qualité des matchs.
Des ballons qui font vraiment la différence dans le sport
Dans des disciplines comme le cricket ou le tennis, l’équipement, en particulier la balle, joue un rôle clé dans le déroulement et l’analyse du jeu. En cricket, par exemple, la marque du ballon (Duke ou Kookaburra) modifie le comportement de la balle, ce qui profite aux lanceurs experts familiers avec la spécificité de chaque type.
En tennis, la qualité et le choix des balles dans les grands tournois sont régulièrement débattus, certains entraîneurs exigeant la sélection des balles les plus adaptées au jeu plutôt que celle du sponsor offrant le contrat le plus lucratif.
Le football, malgré l’importance unanime du ballon sur le terrain, tend à éluder ce débat pourtant crucial.
Une histoire mouvementée des ballons en Premier League
Jusqu’aux années 1990, la Premier League ne disposait pas d’un ballon officiel unique, chaque club pouvant utiliser celui de son équipementier. Cela signifie qu’en regardant des moments marquants comme le but de Stan Collymore en 1996, on voit des ballons Adidas ou Umbro selon les équipes.
À partir des années 2000, Nike devient le fournisseur unique du ballon en Premier League, mais la variété de designs est importante. La série Nike Total 90, par exemple, était réputée pour son comportement imprévisible dans l’air, donnant naissance à des buts spectaculaires et inattendus.
Les joueurs et leur adaptation aux caractéristiques des ballons
Cristiano Ronaldo a brillamment exploité ces particularités, en développant une technique où le ballon est « stunné » pour provoquer des mouvements imprévisibles en vol, notamment sur coup franc, comme le montre son but exceptionnel contre Portsmouth. Cependant, les ballons plus récents de Nike – comme les modèles Ordem, Merlin et Flight – facilitent un effet plus naturel de courbe, favorisant une approche différente, utilisée par des tireurs comme James Ward-Prowse.
Des ballons controversés et leurs impacts sur le jeu
Le ballon Adidas Jabulani, utilisé lors de la Coupe du Monde 2010, est un exemple notoire de ballon controversé. Avec seulement huit panneaux, il offrait une trajectoire difficile à contrôler, affectant la qualité des passes et des tirs, ce qui a contribué à des performances inégales lors du tournoi.
Si certains joueurs comme Diego Forlan semblaient le maîtriser, le consensus général souligne que le Jabulani a nui à la fluidité du jeu.
Multiplicité des ballons dans les compétitions actuelles
Cette saison, les clubs anglais engagés en compétitions européennes jouent avec quatre ballons différents selon le tournoi :
- Le ballon Nike en Premier League
- Le ballon Adidas en Ligue des Champions
- Le ballon Kipsta en Europa League et Conference League
- Le ballon Puma en Carabao Cup
Le ballon Mitre utilisé en FA Cup suscite fréquemment des critiques, notamment de Pep Guardiola qui estime qu’il était difficile à contrôler, affectant ainsi la qualité des tirs et passes. L’entraîneur de Manchester City a signalé que contrairement aux ballons de la Ligue des Champions ou de la Premier League, celui-ci ralentissait le jeu et offrait peu de précision.
De même, Mikel Arteta a évoqué la difficulté de garder le ballon Puma au sol en Carabao Cup après une défaite d’Arsenal, soulignant les effets que ces ballons peuvent avoir sur le jeu, sans pour autant s’en servir d’excuse.
Les enjeux commerciaux et réglementaires autour des ballons
Les fabricants investissent de plus en plus pour que leur ballon soit utilisé dans les compétitions majeures, les incitant à concevoir des modèles distinctifs pour se démarquer. Cette course à l’innovation peut parfois engendrer des ballons difficiles à maîtriser, qui influencent le déroulement des matchs de manière significative.
Officiellement, les ballons doivent respecter les normes du « Programme de qualité FIFA » : circonférence entre 68 cm et 70 cm, poids entre 410 g et 450 g, et pression d’air comprise entre 0,59 bar (8,5 psi) et 1,07 bar (15,6 psi). Cette large plage laisse place à une variation notable, pouvant aboutir à un ballon 10 % plus lourd qu’un autre ou avec une pression très différente, affectant la dynamique du jeu.
La parole donnée aux entraîneurs
Dans un football de plus en plus homogène, les différences entre ballons constituent un facteur technique non négligeable. Pour les entraîneurs comme Guardiola ou Arteta, exprimer leurs ressentis sur le comportement des ballons est non seulement légitime, mais nécessaire pour mieux comprendre et adapter le jeu à ces variables.











