Pourquoi le Trophée des champions se joue-t-il à l’étranger ?
Le Trophée des champions, souvent considéré comme le premier grand rendez-vous du football français, se déroulera cette année à Doha (Qatar), opposant le PSG à Monaco le dimanche 5 janvier à 17h30. Depuis 2009, cet événement a pris l’habitude de voyager à l’étranger, proposant une expérience unique qui soulève la question de son attractivité internationale.
Un parcours international
Ce Trophée a fait le tour du monde, avec des éditions organisées aux États-Unis (2012), au Maroc (2011, 2017), en Chine (2014, 2018, 2019) et même en Israël (2021, 2022). Les seules exceptions notables sont les éditions de 2020, disputée à huis clos à Lens pendant la pandémie de Covid-19, et celle de 2023, qui a été finalement jouée au Parc des Princes après un changement de lieu prévu en Thaïlande.
Objectifs promotionnels
La délocalisation de cette rencontre vise à promouvoir le football français au niveau international. Mickaël Terrien, économiste du sport, souligne que l’objectif est d’améliorer les droits commerciaux à l’étranger, souvent jugés insuffisants. « Il y a un objectif d’aller valoriser le football français à l’étranger, » explique-t-il. Cela reflète une volonté d’accroître la visibilité et l’image du championnat français à l’international.
Une attractivité à renforcer
Le constat est que, malgré ces efforts, la Ligue 1 peine à s’imposer face à d’autres championnats européens. Jean-Pascal Gayant, également économiste du sport, indique que « le football français n’a pas de grand palmarès européen, » limitant son rayonnement. De son côté, Roberto De Zerbi, entraîneur de l’OM, affirme que la Ligue 1 mérite mieux : « Hors de France, elle est considérée comme un championnat de bas niveau, or ça n’est pas du tout le cas. »
Impact mesuré des délocalisations
Depuis que le Trophée des champions s’exporte à l’étranger, les droits télé transmis à l’international ont augmenté, passant de 18 millions d’euros en 2008 à environ 80 millions d’euros en 2021. Cependant, les chiffres restent faibles comparés à ceux de la Premier League, qui touche annuellement 2,1 milliards d’euros en droits à l’étranger.
Malgré une affluence généralement encourageante, avec une moyenne de 31 778 spectateurs lors des éditions à l’étranger, l’engouement pour ce Trophée semble insuffisant. Jean-Pascal Gayant note que ces matchs n’ont pas généré une passion significative pour le football français à l’international, et que l’impact est difficile à quantifier.
Un match plein de promesses
La rencontre à Doha s’annonce particulière pour le PSG, qui considère le Qatar comme sa « seconde maison ». L’équipe a prévu une mini-tournée pour se préparer à cet affrontement face à Monaco. Le premier trophée de l’année 2025 se disputera donc sur une scène mondiale, même si les résultats des efforts déployés pour promouvoir le football français restent à évaluer.