
Pourquoi la France a si peu de statues de footballeurs ?
Découvrez pourquoi la France compte si peu de statues de footballeurs malgré une riche culture de la statuaire.
La France, avec son riche patrimoine culturel et son amour prononcé pour le football, intrigue par le faible nombre de statues qui honorent ses footballeurs. Quelle en est la raison ?
Just Fontaine, une nouvelle statue pour célébrer un légende
Devant une foule nombreuse rassemblée sur le parvis du stade Auguste-Delaune de Reims, Arnaud Robinet, maire de la ville, et Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims, ont inauguré la statue de Just Fontaine, le 6 octobre. Le légendaire numéro 9, trois fois champion de France avec le club rémois, a été immortalisé dans le bronze.
« Cette statue sera, pour nos joueurs, nos supporters et tous les amoureux du football, un rappel quotidien de ce que signifie être un grand joueur, et surtout un grand homme », a déclaré Jean-Pierre Caillot lors de la cérémonie. Malgré cette initiative, le Stade de Reims est l’une des rares équipes à rendre hommage à ses légendes par des statues, une pratique peu répandue dans l’Hexagone.
Peu de statues de footballeurs en France
Just Fontaine est le cinquième footballeur à avoir une statue en France, rejoignant Raymond Kopa au Stade de Reims. D’autres joueurs comme Jean Prouff à Rennes, Henri Michel à Nantes et Raymond Keruzoré à Carhaix représentent l’exception dans un pays où la culture de la statuaire sportive est encore timide.
En comparaison, d’autres nations européennes comme l’Allemagne et l’Espagne comptent respectivement 23 et 25 statues de footballeurs, ce qui souligne un certain décalage. Jacqueline Lalouette, historienne à l’Université de Lille, remarque : « Nous avons une véritable culture de la statue, mais elle concerne principalement des figures politiques, des écrivains ou des militaires. » Les statues de sportifs, souligne-t-elle, restent assez récentes en France.
Les défis de la création de statues
Ériger une statue en honneur d’un footballeur n’est pas une mince affaire. Cela nécessite un projet porté par un comité d’initiative, l’accord du conseil municipal, et le choix d’un sculpteur. De plus, le financement est souvent l’obstacle principal, car la création de sculptures en matériaux de qualité, comme le bronze, peut atteindre des sommes élevées.
Par exemple, la statue de Just Fontaine a coûté environ 200 000 euros, financée par la ville de Reims, le Stade de Reims et des entreprises locales. De tels coûts peuvent dissuader d’autres projets similaires.
Un contraste avec le Royaume-Uni
À l’étranger, surtout au Royaume-Uni, la culture des statues sportives est plus développée, avec plus de 120 statues liées au football. Figurant parmi ces statues, celles de Cristiano Ronaldo à Madère, Lionel Messi à Buenos Aires, et Thierry Henry à Londres illustrent l’attachement de ces pays à honorer leurs sportifs par des œuvres monumentales.
Chris Stride, spécialiste des statues à l’Université de Sheffield, affirme que la passion pour le football en France n’atteint pas celle observée au Royaume-Uni, ce qui influe sur le financement et l’organisation nécessaires pour ériger des statues. Cependant, il n’est pas inconcevable de voir ce phénomène grandir en France dans les années à venir.