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Le bilan des cartons rouges en Ligue 1 en ce début de saison reste élevé. Selon une estimation interne, le total devrait atteindre seize expulsions, avec sept avant la quatrième journée, au lieu de quinze et six prévus initialement. La Direction de l’arbitrage (DA) a évoqué, lors du débrief de Rennes-Lyon (3-1) dimanche, que Ruddy Buquet aurait dû expulser Anthony Rouault à la 18e minute pour une semelle sur Khalis Merah.
Sur ces quinze expulsions, deux ont été sanctionnées après intervention de l’assistance vidéo, démontrant que la VAR demeure un facteur d’influence. Au-delà, ce phénomène de flambée des rouges est récurrent au début de saison. La DA n’a pas commenté officiellement, estimant la situation prématurée à ce stade.
Pour Saïd Ennjimi, ancien arbitre international et consultant pour L’Équipe, les arbitres reçoivent des consignes strictes pour protéger l’intégrité des joueurs, ce qui conduit à un démarrage de saison plus sévère. Il rappelle que les joueurs placent davantage le pied et cherchent à asseoir leur territoire. Avec le temps, le rythme se stabilise, puis la tension peut reprendre à l’approche des enjeux.
En matière d’analyse, il est aussi évoqué que ce démarrage peut s’accompagner de gestes qui changent la donne. Ennjimi évoque notamment six cartons rouges pour annihilation d’une occasion nette, laissant entendre que certains joueurs préfèrent parfois se sacrifier à dix plutôt que d’encaisser un but. Rémy Vercoutre, ancien gardien de l’OL et consultant, nuance: les gardiens privilégient le risque zéro, alors que les joueurs de champ jugent autrement selon le timing du match.
Le chapitre des chiffres montre que la moyenne des fautes par match après quatre journées est d’environ 23,6, l’un des plus bas niveaux sur les dix dernières saisons, derrière seule la saison 2023-2024 avec 23,3. Quant aux cartons jaunes par match, la moyenne est l’une des plus faibles également: 3,44 en moyenne, les saisons 2016-2017 (3,42) et 2022-2023 (3,30) en ayant fait mieux.
Ennjimi souligne une certaine logique: l’influence du PSG, qui commet peu de fautes et avec une philosophie d’arbitrage visant à fluidifier le jeu, rend la partie plus fluide et incite les joueurs à éviter les avertissements inutiles. Pour l’ancien gardien de l’OL, le paradoxe est que, même si la règle impose désormais cinq cartons jaunes sur l’ensemble d’une saison pour être suspendu (au lieu de trois en dix rencontres), on pouvait s’attendre à ce que les joueurs se libèrent davantage en début de saison.
Rennes est l’équipe qui a provoqué le plus de cartons rouges cette saison (3 subis, 1 provoqué). Suivent Lorient, Marseille et le Paris FC avec des chiffres plus modestes.
