Pauline Ferrand-Prévôt leader du Mondial sur route à Kigali

Pauline Ferrand-Prévôt leader du Mondial sur route à Kigali

Après le Tour et Paris-Roubaix, Pauline Ferrand-Prévôt vise un deuxième titre mondial sur route, en s'appuyant sur une équipe française prête à tout.

Rwanda

Il est raisonnable d’estimer que l’apprentissage est terminé chez Pauline Ferrand-Prévôt. Au début de l’année, face à une saison marquée par de nombreuses incertitudes, la championne de 33 ans évoquait encore ce qu’elle avait à assimiler pour son retour sur route. En six mois, elle a chassé les réserves et démontré sa capacité à s’adapter, aussi bien sur les pavés qui mènent à Roubaix que sur les routes du Tour de France. Avant le Mondial, elle se présente comme une favorite évidente dans une compétition où elle est entrée tardivement.

Onze ans après son premier titre, elle retrouve la tête d’affiche lors d’un Mondial disputé dans la chaleur de Kigali. Son rôle ne s’inscrit plus seulement comme celui d’une coureuse accomplie mais comme celui d’une leader pour l’équipe de France féminine. Après le Tour de France, le sélectionneur Paul Brousse avait sondé la jeune femme, alors épuisée et occupée par les sollicitations, et elle avait pris deux jours pour réfléchir avant de décliner. Une semaine plus tard, elle confirmait publiquement que cette épreuve n’était pas au programme.

Aujourd’hui, l’idée d’une équipe largement compétitive a évolué: on attend surtout de Ferrand-Prévôt qu’elle guide le collectif et fasse face aux attaques adverses. Le noyau dur du groupe cherche à construire sur le long terme, et il n’y a pas de frustration apparente chez les autres Françaises. L’entraîneur national évoque une réalité: le projet ne repose pas uniquement sur le destin personnel d’une seule athlète, mais sur une stratégie collective dont elle peut être le cœur.

Pour aller chercher ce titre mondial, le parcours est long: 164 kilomètres sur un circuit annoncé comme le plus exigeant de l’histoire, avec onze passages et deux côtes à chaque tour, sans oublier les pavés de Kimihurura qui malmènent les organismes au fil des passages. Ferrand-Prévôt devra retrouver un punch légèrement entamé par la préparation au Tour de France, ce qu’elle a compensé en privilégiant des filières plus courtes ces trois dernières semaines. Le doute n’est plus autorisé: les assurances autour de l’équipe prennent désormais le pas sur les interrogations. La victoire ne passe pas seulement par les qualités physiques, mais par une gestion minutieuse du rythme et du mental.

Tout reste donc soumis aux aléas de l’altitude, de l’humidité et de la pollution, qui peuvent influencer des organismes déjà bien sollicités après une très longue saison. Même si la leader ne semble pas souffrir de l’adaptation, le plan est de décider samedi matin, en fonction des nuits passées et des signaux enregistrés durant la nuit précédente. L’idée générale du « tout pour Pauline » ne sera pas imposée à 100%, assure le sélectionneur, qui précise que le choix sera opéré au dernier moment selon les conditions et le ressenti.

Sur la ligne de départ, quelques adversaires d’envergure pèsent lourd: la Suissesse Marlen Reusser, remise d’un forfait sur le dernier Tour de France; la Néerlandaise Demi Vollering, frustrée par sa seconde place cet été; et la Mauricienne Kim Le Court, qui a connu trois jours en jaune en juillet et dont le profil colle particulièrement au circuit rwandais.

Le Mondial sur route reste une épreuve où tout peut changer très vite, surtout en fin d’épreuve lorsque les formations s’organisent. Pour Ferrand-Prévôt, le contexte est favorable: une équipe solide, un parcours éprouvant et une compétitrice prête à répondre présente à Kigali. Tout reste donc ouvert, et le suspense continuera jusqu’au coup d’envoi.

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