Paul Seixas: passion cycliste dès l’enfance et rêve du Tour de France

Paul Seixas: passion cycliste dès l’enfance et rêve du Tour de France

Lors d'une rencontre avec des abonnés de L'Équipe, Paul Seixas, 19 ans et troisième des Européens ainsi que septième de Lombardie lors de sa première saison pro, évoque son enfance et ses ambitions.

France

Paul Seixas a répondu aux abonnés de L’Équipe dans le hall d’entrée peu après 10 h 15, lors d’une rencontre organisée par le quotidien. Le jeune coureur de Decathlon-AG2R La Mondiale, âgé de 19 ans, venait dialoguer avec une douzaine de lecteurs passionnés de vélo et répondre à leurs questions pour mieux comprendre son parcours et ses ambitions.

Sur le plan sportif, le Tour de France a été évoqué comme objectif de rêve, mais la réalité impose de rester mesuré et pertinent dans le choix des courses. « Le Tour serait le rêve, mais c’est la réalité qui décide », a-t-il confié, précisant qu’un grand Tour serait envisagé sans qu’on sache encore lequel.

En ce qui concerne les Classiques, Liège-Bastogne-Liège attire particulièrement, et il aimerait découvrir les Strade Bianche assez tôt, tout en vérifiant que cela cadre avec les courses d’une semaine du calendrier World Tour. Paris-Nice et Tirreno-Adriatico se situent aussi dans une fenêtre de dates proche.

Bertrand, originaire de Bastogne, lui a demandé quel est son rapport avec Liège-Bastogne-Liège et ses côtes. Je ne l’ai pas vue enfant, mais je la regardais souvent à la télé. L’an dernier, je l’ai gagnée en juniors et j’ai tout de suite accroché; ces efforts de trois à sept minutes me correspondent bien. Cette course permet de devenir un coureur plus polyvalent, et je suis vraiment intéressé.

Concernant le développement physique, il estime être encore en maturation et prévoit peut-être d’être légèrement plus corpulent dans deux ou trois ans, ce qui pourrait faire la différence au final.

Arthur : comment voyez-vous votre profil ?

Je ne me compare pas trop aux autres, je préfère m’appuyer sur ce que je fais. Je suis jeune et je progresse différemment d’un athlète de 25–26 ans. Si l’on regarde le début et la fin de saison, j’ai progressé et ce n’est plus la même histoire. Les attentes peuvent être élevées, mais je fais ce que je peux.

Paul Seixas face à dix abonnés de L'Équipe
Paul Seixas face à dix abonnés de L’Équipe dans les locaux de Boulogne-Billancourt

MARC : vous êtes régulièrement mis en avant, comment gérez-vous l’exposition médiatique ? Avez-vous suivi du media training ?

Je ne m’entraîne pas spécialement pour les médias, même si quelques séances ponctuelles ont eu lieu. La fréquence des entretiens compte beaucoup : plus on en fait, plus on progresse rapidement. Depuis mes 14 ans, je réponds régulièrement aux questions des journalistes, ce qui me met à l’aise.

VINCENT : on voit parfois des talents précoces qui n’atteignent pas le plus haut niveau par la suite. Comment éviter les pièges pour durer ?

Il y a beaucoup de talents prometteurs et les médias peuvent s’enflammer rapidement. Au final, il vaut mieux être le meilleur de sa génération que le meilleur de toutes les générations. La mentalité et la gestion des choses comptent aussi. Le plus important est de donner le meilleur de soi-même sans certitude absolue. Si mon meilleur résultat est cinquième sur le Tour de France, ce sera cinquième, et je ferai tout pour y parvenir.

Sébastien : à quel moment avez-vous eu le déclic pour devenir champion et que voulez-vous réaliser dans dix ans ?

Je ne me suis jamais fixé de barrière et je me suis toujours donné à fond, geste après geste et course après course. Petit à petit, j’ai commencé à gagner et j’ai toujours voulu faire mieux. Ma première victoire remonte à Bourg-en-Bresse, quand j’avais 8 ou 9 ans. Dans dix ans, je n’ai pas d’objectif précis en termes de courses : je ne peux pas dire comment je progresserai exactement.

Nolan : après quoi courrons-nous finalement ? Qu’est-ce qui vous rend heureux aujourd’hui ?

C’est un tout. Le vélo, c’est une vraie passion. Je suis devenu très passionné de vélo et j’ai saoulé ma famille pour en faire. Je prends du plaisir en course et à l’entraînement. Il y a des hauts et des bas, mais la constance est essentielle. Si on est tout le temps sous pression, c’est difficile. Il faut se faire plaisir sur un vélo, la performance vient du plaisir, avec des objectifs petits et des rêves plus grands. Suivre les meilleurs fait vibrer : les voir à la télé l’an dernier m’inspirait sans que je me dise que je roulais dans leur roue.

Paul Seixas : son plus grand rêve est de gagner le Tour de France.

Alix : l’une de vos prestations vous a-t-elle laissée sur votre faim cette saison ?

Je regarde peu vers le passé. J’analyse après chaque course les décisions qui se sont avérées bonnes ou mauvaises, puis je regarde loin. Cette année, j’ai pu être déçu sur le chrono des Mondiaux, où j’ai terminé 16e dans des conditions difficiles. Ce jour-là, j’étais dans une grosse journée ; ça arrive et il faut l’accepter. J’ai de la chance d’être souvent à un bon niveau et je poursuis ma progression, d’autant que je suis jeune. Mon objectif initial était d’apprendre, performer était du bonus.

Le panel des abonnés et les échanges avec Paul Seixas ont aussi porté sur l’itinéraire et les contenus médiatiques autour du cyclisme, ainsi que sur l’approche personnelle du néo-pro face à l’ampleur des attentes.

Quentin : le travail sur le chrono est-il spécifique, en soufflerie ou y a-t-il une part d’inné ?

Le chrono combine une part d’entraînement et une part d’inné : il faut tenir longtemps dans une position inconfortable. Les détails évoluent chaque année, que ce soit la position ou le matériel. J’ai effectué de nombreux tests en soufflerie et j’ai un gabarit plutôt fin, ce qui peut favoriser l’aérodynamisme. Je prépare le chrono avec deux ou trois séances par semaine.

MARC : votre contrat avec Decathlon-AG2R La Mondiale se termine en 2027. Avez-vous entamé des négociations pour une prolongation ?

J’ai passé les deux dernières années à négocier des contrats. Cette saison, j’ai décidé de me concentrer sur le sport sans discuter de l’après. J’ai signé pour trois ans et je suis bien dans l’équipe. Je préfère rester concentré sur l’instant et éviter de trop penser à l’avenir. Mon agent me représente aussi, mais il m’a conseillé de ne pas tout anticiper : il y a suffisamment de choses à gérer ailleurs. Rester focalisé sur le vélo est ce qui compte.

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