Eric Di Meco, ancien joueur emblématique de l’Olympique de Marseille, livre un témoignage poignant sur les graves séquelles physiques qu’il endure depuis sa carrière footballistique, notamment après avoir disputé la finale de la Ligue des champions en 1991 avec des ligaments croisés gravement endommagés.
Un combat contre la douleur et les blessures invisibles
Dans le documentaire « À corps perdu » diffusé par la chaîne L’Équipe, Eric Di Meco revient sur son parcours marqué par l’acharnement à jouer malgré une blessure grave aux ligaments croisés. Lors de la finale de la Ligue des champions 1991 contre l’Étoile Rouge de Belgrade, il était déjà blessé mais a choisi de disputer la rencontre. « Au début, on ne me dit pas que j’ai les croisés pétés, et du coup, on commence à regarder toutes les possibilités pour pouvoir jouer », raconte-t-il.
Il détaille aussi la manière dont il a tenté de gérer la douleur avec des bandages, des soins alternatifs et même des rebouteux. « On devient complètement fou quand on se retrouve dans ces positions-là », souligne-t-il, évoquant la précarité de cette situation où la quête de la guérison devient obsessionnelle.
Le genou enflé, un souvenir marquant
Eric Di Meco se remémore le jour du match : « Mon plâtre était tellement serré que je ne pouvais même pas me mettre accroupi sur la photo. Et je joue avec les croisés pétés. Ça paraît dingue. » Il confie avoir perdu presque toute sensibilité dans son mollet dès la première demi-heure et ne plus pouvoir courir que tout droit, sans se permettre aucun changement de direction.
Après la rencontre, il fut frappé par l’état de sa jambe devenue violette et son genou « gros comme un ballon de hand ». Cet épisode souligne le décalage entre la violence immédiate de la blessure et l’incompréhension des conséquences réelles sur le long terme.
Des séquelles lourdes et un quotidien difficile
Aujourd’hui consultant pour RMC Sport, Di Meco affirme ne pas vivre avec trop de regrets, mais admet que son corps lui rappelle quotidiennement les sacrifices consentis. Il illustre notamment les pressions intenses liées au football professionnel où les exigences sportives et les enjeux financiers poussent certains joueurs à prendre des risques extrêmes.
Malgré des alertes répétées concernant les calendriers surchargés des compétitions, comme la prochaine Coupe du Monde des Clubs de la FIFA prévue du 15 juin au 13 juillet, les mesures concrètes semblent insuffisantes pour vraiment protéger les joueurs.
À la limite du handicap moteur
Dans une conclusion bouleversante, Eric Di Meco confie qu’il est désormais « à la limite du handicap moteur ». Il évoque l’impact sur sa vie personnelle, notamment lorsqu’il songe à son petit-fils qui commence à courir et pourrait un jour nécessiter son aide : « S’il court trop vite vers la route ou vers la piscine, je me demande si je serai capable de le rattraper et ça, ça me rend malheureux. Là, je me dis : ‘putain, tu es devenu un handicapé.’ »










