Ole Gunnar Solskjaer aborde son nouveau rôle à Besiktas avec légèreté et optimisme, tout en gardant un œil attentif sur la situation difficile à Manchester United, son ancien club. À plus de 3 000 kilomètres de Manchester et près de 1 700 de la Norvège, le Norvégien se confie sur ses relations avec ses anciens collègues, les choix contestés du club anglais, et se prépare à un derby d’Istanbul face à l’équipe de José Mourinho.
Un derby d’Istanbul crucial pour Besiktas
Le défi est de taille pour Solskjaer qui va devoir mener Besiktas à la victoire contre Fenerbahce, entraîné par José Mourinho, dimanche prochain. Le club turc vise la troisième place, qualificative pour les barrages de la Ligue Europa, en fonction du résultat de la finale de la Coupe de Turquie.
Solskjaer précise : « C’est plus important qu’un peu d’argent en plus. Si on termine troisième, les joueurs bénéficieront d’une semaine de congé supplémentaire cet été. »
Fenerbahce, toujours en course pour le titre, est à cinq points de Galatasaray, leader, avec cinq matchs restants. Un faux pas n’est pas envisagé, surtout face à Mourinho, toujours tactiquement redoutable.

Une éloignement sensible de Manchester United
Solskjaer évoque avec émotion la situation actuelle à Manchester United. Il considère toujours le club comme sa « famille » et admet que voir les Red Devils en difficulté est difficile pour lui.
« Il n’est jamais facile de regarder le classement le weekend quand on pense à eux », confie l’entraîneur, amusé et stupéfait par la 14e place occupée par United en Premier League au moment de l’entretien.
Lors de son éviction en octobre 2021, United était alors 7e, mais un très mauvais enchaînement, notamment une défaite 5-0 à domicile face à Liverpool, annonçait ce déclin préoccupant.
Pourquoi Besiktas ? Une identité commune
Interrogé sur les raisons qui l’ont poussé à choisir Besiktas, Solskjaer explique que le club turc correspond parfaitement à ses valeurs.
« Je sentais une identité et une culture similaires à celles de Manchester United, notamment la transparence et l’engagement communautaire. Besiktas a notamment été le premier club turc à jouer à l’étranger, ce qui m’a rappelé l’esprit de Man United », développe-t-il.
« C’est le seul club avec lequel j’ai discuté et qui m’a donné envie de m’y engager pleinement. »
Les rares contacts avec Manchester United
Solskjaer confie qu’après son départ, seuls quelques joueurs lui ont donné des nouvelles. Parmi eux, Harry Maguire, qu’il avait recruté et nommé capitaine, Bruno Fernandes et Victor Lindelöf.

« Harry a toujours été un leader et un combattant. Bruno est un autre capitaine remarquable. Ce sont des êtres humains exceptionnels », souligne l’ancien entraîneur.
Reconnaissant, Solskjaer évoque également un manque de communication avec le club, même s’il évite toute critique acerbe par principe.
Un ancien joueur et des regrets sur le mercato mancunien
Avec à ses côtés plusieurs anciens de Manchester United dans le staff, il suit aussi le parcours de joueurs comme Fred, ancien coéquipier et joueur sous sa direction, désormais à Besiktas.
Solskjaer ne comprend toujours pas que Scott McTominay, pilier du milieu mancunien, ait été vendu au Napoli, où il a impressionné en Serie A.

« Scott et Fred donnaient tout à chaque match. Comment peut-on se séparer de Scott ? Cela m’échappe », exprime-t-il avec une pointe d’incompréhension.
Une relation complexe avec José Mourinho
Dimanche, le match Besiktas – Fenerbahce sera le premier affrontement entre Solskjaer et Mourinho depuis l’arrivée du Norvégien en Turquie. Malgré un passé mouvementé, notamment une altercation en avril 2021 autour d’une simulation de Son Heung-min, Solskjaer se dit impatient de revoir l’ancien entraîneur de Tottenham.

« Il a beaucoup de charisme, et à ce niveau-là, on ne change pas beaucoup. J’espère que cette fois, les débats porteront sur le jeu et l’équipe, rien d’autre », indique-t-il avec une pointe d’humour.
Une atmosphère bouillonnante à Istanbul
Solskjaer sait que le Sukru Saracoglu, stade de Fenerbahce, sera enflammé pour ce derby. Il rappelle que gagner à domicile dans ce contexte donne un immense bonheur, tandis qu’une défaite serait insupportable.
« Le football se joue sur des détails, la chance compte parfois plus que le talent. J’espère que ce sera une mauvaise soirée pour José », lance-t-il.









