Dans le monde du football européen, les questions de multipropriété soulèvent régulièrement des débats sur l’équité et la transparence. Récemment, c’est Nottingham Forest qui a décidé de tirer la sonnette d’alarme en écrivant à l’UEFA pour dénoncer la situation du club voisin, Crystal Palace, en lice pour la prochaine Ligue Europa.
Les dirigeants de Nottingham Forest estiment que la participation de Crystal Palace pourrait violer les règles strictes de l’UEFA concernant la multipropriété des clubs. En effet, le propriétaire de Palace, John Textor, homme d’affaires américain, détient via Eagle Football Group près de 30 % des parts du club londonien, tout en étant également actionnaire de l’Olympique lyonnais, autre club européen qualifié pour la compétition. Cette situation soulève des questions de conflits d’intérêts, d’autant plus que la réglementation européenne impose une séparation claire entre les différentes entités sportives contrôlées par un même propriétaire.
Une gestion conforme ou une tentative d’évasion ?
Selon Nottingham Forest, Textor aurait proposé de se retirer de ses fonctions dans la gestion quotidienne de Crystal Palace afin d’éviter toute infraction aux règles. Cependant, la déclaration du club souligne que cette démarche aurait été entreprise après la date limite fixée par l’UEFA pour signaler de telles situations, contrairement à ce que le propriétaire de Nottingham, Evangelos Marinakis, avait fait dans un cas similaire.
Ce dernier, propriétaire d’Olympiakos et de Nottingham Forest, avait choisi de se retirer de la gestion active de son club grec pour éviter tout conflit d’intérêts lorsque ce dernier avait été en lice pour des compétitions européennes. Après que son équipe n’a pas réussi à se qualifier pour la Ligue des champions, Marinakis avait repris ses fonctions à Nottingham, évitant ainsi toute complication juridique.
Les enjeux et l’avenir de cette affaire
Crystal Palace, de son côté, affirme que toutes les décisions opérationnelles sont exclusivement prises par le président exécutif, Steve Parish, et que Textor n’a aucune implication directe dans la gestion quotidienne du club. Le groupe américain aurait également proposé de quitter ses fonctions d’administrateur pour apaiser les soupçons, mais cette démarche semble être intervenue après la date butoir imposée par l’UEFA, ce qui pourrait compliquer la situation.
L’instance européenne doit rendre sa décision dans les trois prochaines semaines, alors que le tirage au sort de la phase de groupes de la Ligue Europa, prévu pour le 29 août, pourrait voir Crystal Palace en lice ou non selon le verdict final. La situation pourrait également déboucher sur des poursuites juridiques si l’UEFA décide d’intervenir pour faire respecter ses règlements contre la multipropriété.
Malgré une apparente bonne entente entre Textor et Nottingham Forest par le passé, cette affaire met en lumière les enjeux liés à la gestion des clubs européens et à la lutte contre la concentration de pouvoir dans le football professionnel.









