Nick Dunlap : Un Retour Époustouflant au Masters 2024

Un début cauchemardesque, mais une volonté sans faille

Le premier tour du Masters a été un véritable calvaire pour Nick Dunlap, qui a enregistré un 90. Plutôt que de s’attarder au practice, il a choisi de rentrer directement chez lui à Augusta pour travailler intensément.

Selon Bhrett McCabe, son psychologue sportif de longue date, Dunlap était en pleine spirale négative, son corps allant de plus en plus vite vers l’erreur, rendant toute séance au practice inutile. Vers 19h30, il a demandé à son préparateur physique, Clarke Holter, qu’il aille lui acheter plusieurs centaines de balles, peu importe la marque ou la couleur, afin qu’il puisse s’exercer jusqu’à tard dans la nuit, frappant des balles en direction des bois derrière son Airbnb.

« Il a dit qu’il allait travailler jusqu’à ce qu’il ne puisse plus faire d’erreur », a raconté Holter. Une nuit agitée pour Dunlap, qui, selon son père Jim, n’a presque pas fermé l’œil.

Une seconde manche incroyable

Malgré la tentation d’abandonner, Dunlap s’est présenté au deuxième tour avec une détermination intacte. « Je n’ai jamais abandonné un tournoi », a-t-il expliqué. Sa mère Charlene a été émue en racontant le soutien inébranlable des autres joueurs, notamment Will Zalatoris, Scottie Scheffler et Billy Horschel, ce dernier ayant même conseillé à McCabe de se concentrer sur Dunlap après le premier tour.

Le vendredi, Dunlap a multiplié les sauvetages de par incroyables, semblant être partout sur le parcours pour limiter la casse alors qu’il s’acharnait à rattraper son retard historique. Il a enchaîné pas moins de 4 sous le par à travers 15 trous, sur une trajectoire qui aurait pu battre le record de retour de Craig Wood datant de 1936.

Au final, Dunlap a concédé trois bogeys consécutifs pour finir à 71, soit 19 coups de mieux que son terrible premier tour.

Une lutte mentale et technique

Jim Dunlap, son père, a avoué que vivre ces moments en tant que parent était dix fois plus difficile que pour le joueur lui-même. Voir son fils souffrir sur le parcours, avec notamment quatre doubles bogeys et un triple au premier tour, était un véritable supplice.

Entretemps, Nick n’a touché que cinq fairways et neuf greens en régulation au second tour, mais ses putts clés ont compensé cette irrégularité technique. Avec énormément de pression et un nœud au ventre comme jamais auparavant, Dunlap a reconnu après la manche : « Hier, c’était comme essayer de tenir une corde qu’on ne peut pas retenir. Une sensation horrible où tout ce qui peut mal se passer, se passe. »

Il a aussi confié que son principal problème vient de son driver, qu’il n’arrive pas à maîtriser depuis près d’un mois. « C’est comme essayer de faire du développé couché avec un poids trop lourd, puis d’en rajouter encore, » a-t-il illustré.

Un retour historique dans le Masters

Le retour de Dunlap au cours des deuxième et troisième tours fait désormais partie des plus spectaculaires de l’histoire du Masters :

• 1936 : Craig Wood (88-67, +21 coups)
• 2024 : Nick Dunlap (90-71, +19 coups)
• 1990 : Mike Donald (64-82, +18 coups)
• 2010 : Sandy Lyle (69-86, +17 coups)

Sur le trou n°3, la feuille de score ne mentionnait même pas Dunlap, une omission inhabituelle réservée habituellement aux champions vétérans, tant son début avait été catastrophique. Ses birdies sur les trous 3 et 4 ont toutefois rapidement réintégré son nom au tableau, sous les encouragements fervents des spectateurs (« Attaboy, Nick ! », « Tiens bon ! », « Continue à te battre ! »).

Un exemple de ténacité pour tous

Pour McCabe, le tempérament et la détermination de Dunlap sont une leçon précieuse pour les jeunes sportifs et leurs familles. Malgré une journée sur le parcours très difficile, Dunlap ne s’est pas plaint ni détourné.

« Je ne voulais pas qu’il abandonne car je ne voulais pas qu’il garde la peur d’Augusta National toute l’année, » a précisé son psychologue. « Il faut aller au devant de cette tempête, sans hésiter. »

Si Dunlap ne détient pas encore toutes les réponses à ses difficultés, son deuxième tour au Masters lui offre un respect immense, bien au-delà de toute coupe ou trophée.