Nathanaël Molin, coach des Bleus et des Lebrun : les mots qui boostent

Nathanaël Molin, coach des Bleus et des Lebrun : les mots qui boostent

Portrait de l’approche de Nathanaël Molin, coach des Lebrun et des Bleus, qui combine mots percutants et coaching partagé pour réveiller le jeu et l’énergie des joueurs.

France

« Va chercher ! » résonnera peut-être ce jeudi sur l’aire de jeu, en huitièmes de finale des Championnats d’Europe de tennis de table, lorsque Félix ou Alexis Lebrun mèneront l’offensive. Cette injonction illustre l’un des codes mis en place par leur entraîneur, Nathanaël Molin. Depuis 2023, Molin dirige également l’équipe de France masculine et conseille plusieurs talents du circuit au quotidien, en dehors du banc.

La démarche repose sur des micro-confrontations, des « petits matches dans le match » destinés à rafraîchir la lucidité et à puiser dans les dernières ressources. Cette méthode a été expérimentée surtout avec le cadet des Lebrun et s’est peu à peu étendue chez les autres joueurs, jusqu’aux filles comme Prithika Pavade.

Le choix des mots n’est pas le même pour chaque joueur. « Vers l’avant » est destiné à Simon Gauzy. Le capitaine explique qu’il n’a pas besoin de conseils tactiques lorsque le niveau n’est pas bon; il faut d’abord le remettre dans le match, puis on peut parler tactique. Molin précise que lorsque Gauzy est légèrement en difficulté, il devient plus passif et qu’il faut l’encourager à être plus agressif. L’échange devient alors mutuel, pas un simple ordre du coach.

Cette relation ne se joue pas uniquement sur le banc le jour des matches. Tout se construit dans la durée: l’entraînement, le quotidien et les compétitions passées. Le coach insiste: « Le match, c’est la finalité », et son adaptabilité est souvent citée comme le principal atout. Autour de Molin, les joueurs se connaissent presque par coeur, en raison des déplacements, des hôtels et des stages qui les rapprochent.

Pour Gauzy, l’objectif est de mettre en mots les scénarios possibles et d’exprimer ses angoisses: « et lui s’adapte, me redynamise ». Au Grand Smash de Suède, Gauzy atteint les demi-finales après avoir craint de ne pas pouvoir assumer son statut de grand favori face à Adrien Rasenfosse en huitièmes. Le match suivant contre un Espagnol nommé Juan Perez lui échappe, illustrant une remise en cause qui se répare ensuite. La construction est en cours.

Le nom du groupe WhatsApp des Bleus mêle souvenir et plaisanterie. L’expression provient d’un moment vécu à Linz, en Autriche, lors des Championnats d’Europe individuels il y a un an: « C’est LÀ qu’on gagne ! ». Depuis le titre d’Alexis en simple puis en double avec Félix, les Lebrun rappellent régulièrement ce souvenir. À Zadar, « l’endroit où l’on gagne » se situe dans une cabine vitrée proche d’une terrasse discrète, un lieu qui apparaît sur les téléphones de toute l’équipe tout au long de la journée.

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