Un héritage vital des JO 2024 : la natation pour sauver des vies
Depuis l’annonce et la tenue des Jeux olympiques de Paris 2024, la notion d’héritage sportif a occupé une place centrale dans le paysage sportif français. Cependant, au-delà des exploits et des médailles, cet héritage prend une dimension concrète et essentielle : la prévention des noyades chez les enfants. La 3e édition de l’Académie de natation, organisée au Centre aquatique olympique (CAO) de Saint-Denis, en est une illustration concrète, avec la participation de figures emblématiques comme Florent Manaudou et Alain Bernard.
Ce centre, qui a récemment accueilli des compétitions de plongeon, de natation artistique et de water-polo, a ouvert ses portes au grand public dans un département où la situation est préoccupante : en Seine-Saint-Denis, plus de la moitié des élèves de 6e ne savent pas nager. La construction du CAO a permis de remédier à ce manque d’infrastructures, passant d’une seule piscine pour plus de 110 000 habitants à six installations modernes, facilitant ainsi l’accès à l’apprentissage de la natation pour les jeunes.
La noyade, une menace majeure pour les enfants
Selon Alain Bernard, champion olympique du 100 mètres en 2008, la noyade constitue la première cause de mortalité chez les moins de douze ans en France, avec environ 1 000 décès chaque année. Florent Manaudou, ambassadeur du Team EDF, insiste également sur l’importance de réduire ces chiffres. « Apprendre à ne pas couler, c’est la première étape pour se protéger dans l’eau, souligne-t-il. C’est une compétence vitale, surtout dans un contexte où l’accès à des infrastructures aquatiques reste encore insuffisant dans certains territoires. »
Pour Manaudou, la mise en place d’actions comme l’Académie de natation ne se limite pas à un simple héritage des Jeux. « C’est une initiative qui a été pensée bien avant Paris 2024, mais l’engouement autour de la natation, notamment grâce aux exploits de nageurs comme Léon Marchand, a permis de la revitaliser. Continuer à sensibiliser et à former les enfants est crucial pour leur sécurité. »
Un programme pour l’apprentissage gratuit de la natation
Grâce au programme « 1,2,3, Nagez », porté par Paris 2024, la Fédération Française de Natation (FFN), EDF et l’Agence nationale du sport, des leçons de natation gratuites ont été proposées à des enfants issus de zones où les équipements ou l’encadrement font défaut. Entre 2021 et 2024, ce dispositif a permis d’initier près de 100 000 jeunes à la natation, contribuant à leur apprendre un savoir-faire essentiel pour leur sécurité.
Une responsabilité collective pour l’avenir
Selon Alain Bernard, la réussite de cette démarche repose sur une collaboration étroite entre tous les acteurs concernés : territoires, fédérations, gestionnaires de piscines et partenaires privés. « La natation est le seul sport obligatoire à l’école, rappelle-t-il. Pourtant, si l’on ne sait pas jouer au foot ou au basket, cela ne met pas en danger la vie. Ne pas savoir nager, en revanche, peut avoir des conséquences dramatiques. »
Florent Manaudou insiste également sur l’aspect éducatif et ludique de l’apprentissage : « Il est important que les enfants apprennent à nager tout en s’amusant, avec le plaisir de découvrir ce sport. Avoir des étoiles dans les yeux, c’est aussi une façon de leur transmettre cette compétence vitale. »
En somme, l’héritage des JO 2024 ne se limite pas à la performance sportive, mais s’inscrit dans une démarche de prévention et de sécurité pour tous. La natation, sport de haut niveau mais aussi enjeu de santé publique, doit continuer à être une priorité pour garantir un avenir où chaque enfant pourra évoluer en toute sécurité dans l’eau.









