Après les deux victoires consécutives de Thomas Tuchel lors de sa première période à la tête de l’Angleterre, plusieurs joueurs ont su tirer leur épingle du jeu lors des éliminatoires de la Coupe du Monde. Voici un tour d’horizon de ceux qui ont marqué des points dans ce nouveau projet, ainsi que ceux qui devront relever des défis importants.
Myles Lewis-Skelly saisit sa chance
Myles Lewis-Skelly a indéniablement été l’une des révélations de cette trêve internationale. Sa confiance et son élégance sur le terrain sont restées intactes, que ce soit en Premier League, en Ligue des Champions ou avec l’équipe d’Angleterre.
Du but inscrit lors de ses débuts contre l’Albanie à la maîtrise du jeu au milieu face à la Lettonie, le jeune joueur de 18 ans s’est illustré par son niveau et son audace. Malgré les absences sur blessure de Lewis Hall et Luke Shaw, sans oublier Ben Chilwell, favori de Tuchel à Chelsea, Lewis-Skelly s’est imposé pour le moment comme titulaire indiscutable.
Marcus Rashford gagne la confiance de Tuchel
Bien que décevant lors du match de vendredi et critiqué par Tuchel, Marcus Rashford a montré qu’il bénéficie toujours de la confiance du sélectionneur anglais. Aligné d’entrée contre la Lettonie, il a répondu présent.
Face à la Lettonie, Rashford a fait preuve d’une volonté renouvelée, multipliant les courses offensives et créant six occasions, un record dans le match. Même si le but n’a pas suivi, et malgré une absence de but avec Aston Villa depuis neuf rencontres (quatre passes décisives), sa remise en forme est évidente. Comme Kyle Walker et Jordan Henderson, Tuchel semble vouloir s’appuyer sur leur expérience des grands matches.
Reece James brille pour son retour
Reece James, absent depuis deux ans et demi comme titulaire en sélection, a rappelé tout son talent lors de son retour. Son coup franc splendide, qui a trouvé la lucarne contre la Lettonie, a marqué son premier but en équipe nationale.
Au-delà de ce geste, il a démontré sa qualité de contrôle et sa solidité défensive avec notamment un tacle glissé remarquablement placé. Avec le retrait international de Kieran Trippier, l’âge avancé de Kyle Walker (34 ans) et l’absence de Trent Alexander-Arnold pour blessure, James a saisi l’opportunité de montrer à son ancien coach Chelsea qu’il retrouve son meilleur niveau.
Le dilemme Phil Foden persiste
Malgré ses nombreux trophées personnels la saison dernière, Phil Foden peine à s’imposer comme un élément clé chez les Three Lions. Ses performances décevantes ont continué, et après avoir été relégué sur le banc contre la Lettonie, des questions se posent désormais sur son rôle majeur dans le projet Tuchel pour la Coupe du Monde.
En difficulté aussi bien avec Manchester City cette saison (seulement quatre buts en 45 sélections), Foden n’a pas encore trouvé son positionnement précis au sein de l’effectif. Jarrod Bowen a pris sa place face à la Lettonie et a été dynamique, avant d’être remplacé par buteur Eberechi Eze, qui a apporté une nouvelle énergie.
À droite, Bukayo Saka est indiscutable, tandis que Jude Bellingham et Cole Palmer se disputent le rôle de meneur de jeu, poste où Foden a tenté une apparition tardive contre la Lettonie. Tuchel semble privilégier aussi l’apport offensif de Rashford sur les ailes, ainsi que les courses de Anthony Gordon à gauche. Le casse-tête Foden demeure entier.
Une défense centrale encore incertaine
Thomas Tuchel, connu pour bâtir ses succès sur une défense solide, doit encore définir clairement sa charnière centrale. Bien que les adversaires rencontrés n’aient pas posé de réelle menace, le tableau reste flou.
Dan Burn a réalisé une excellente dizaine de jours, qui lui a valu sa première sélection contre l’Albanie. En revanche, Marc Guehi a montré quelques difficultés, notamment lors d’une erreur près de Jordan Pickford qui aurait pu coûter cher contre la Lettonie. Cependant, Guehi demeure l’un des meilleurs défenseurs centraux d’Angleterre en Premier League et a déjà prouvé sa fiabilité à l’Euro.
Lorsque John Stones sera de nouveau en forme, il devrait retrouver le poste de défenseur central droit occupé avec sérieux par Ezri Konsa ce mois-ci. À gauche, la concurrence entre joueurs tels que Harry Maguire et Jarrad Branthwaite promet d’être rude face à Guehi et Burn. Des talents comme Levi Colwill et Jarell Quansah ont été particulièrement frustrés de ne pas avoir pu jouer.
Le vrai choix de Tuchel ne sera donc perceptible que lorsque les cadres habituels Stones et Maguire retrouveront la forme.
Morgan Rogers dynamise le milieu aux côtés de Bellingham
Aligné aux côtés de Jude Bellingham en tant que milieux relayeurs, Morgan Rogers s’est distingué par ses incursions offensives dans la surface et ses capacités de percussion, malgré la densité défensive lettonne.
Le duo a combiné pour plus de dix tirs, Rogers enregistrant le plus grand nombre de dribbles réussis et offrant une passe décisive à Declan Rice pour le second but d’Harry Kane.
Avec Lewis-Skelly prenant un rôle plus avancé depuis la gauche, Tuchel expérimente un équilibre plus audacieux que lors du match précédent contre l’Albanie. Cette formule devra être testée face à des équipes d’un autre calibre, comme l’Espagne, pour voir si elle peut assurer maîtrise et contrôle.
Outre Rogers, d’autres joueurs sont à l’étude pour renouveler le milieu, notamment Curtis Jones, Jordan Henderson, Kobbie Mainoo, Adam Wharton, Conor Gallagher et James Maddison, donnant à Tuchel plusieurs options pour faire évoluer son plan et apporter une intensité digne de la Premier League sur la scène internationale.
Harry Kane toujours capitaine incontesté
Malgré les critiques pendant l’Euro, il n’est pas question de retirer le brassard de Harry Kane sous la direction de Tuchel. Le capitaine et meilleur buteur de l’histoire anglaise a ouvert cette trêve internationale en évoquant son insatisfaction face à la reconnaissance de ses exploits, plus loués au sein du staff qu’auprès du grand public.
Avec deux buts en deux matches, Kane confirme être un élément central. Son très bon passage sous Tuchel au Bayern Munich, où il a réalisé ses meilleures statistiques, donne toutes les garanties. Son remplaçant éventuel, Dominic Solanke, n’a pour l’instant pas eu de temps de jeu.















