Tout avait été maîtrisé par Corentin Moutet au départ, dans une Coupe Davis disputée en Croatie, et le Français semblait imposer son tempo face à un Raphaël Collignon en difficulté en début de duel.
À 6-2, 5-6 et 15-A, il a tenté une demi-volée entre les jambes sur une balle qu’il aurait pu conclure par une volée simple, alors que son adversaire avait déjà perdu le fil du point. Proisy, présent dans les tribunes, a parlé d’un geste inadmissible : « Le premier malheur, c’est Corentin Moutet, cela n’enlève rien à son talent. Mais c’est impardonnable. Quand tu joues pour ton pays, tu dois respecter tes partenaires, le jeu et ton adversaire… »
« J’essaie de jouer de manière assez spontanée, et, malheureusement, c’est ça qui est venu de manière spontanée », a-t-il ensuite déclaré. « J’aurais aimé faire quelque chose de plus simple, mais cela fait aussi partie de mon jeu, de moi, il faut que je l’accepte. J’ai été pris par l’émotion, je n’ai pas réussi à la gérer. »
Évidemment triste et lucide malgré l’échec probable, il a reconnu la tension autour d’un groupe qui se bat pour maintenir le cap. Malgré les questions d’un membre de l’équipe de France, il est resté calme et a assuré être « très calme », se décrivant aussi comme se sentant « comme un clown », regrettant d’avoir tenté ce coup et espérant que ses coéquipiers ne lui en voudraient pas.
Le mal était fait. Même s’il avait tenu en échec l’adversaire, le momentum a tourné en faveur de Collignon dans le set suivant et, après une poussée de vitesse, le Belge a rapidement pris l’ascendant, concluant le match après la dernière double-faute française.
« Le momentum a un peu changé après ce coup », racontait Collignon, qui a admiré les coups spectaculaires de Moutet tout au long de la partie et a ajouté qu’il lui avait « remercié » pour le duel et les échanges forts que cela avait provoqués.









