Qu’est-ce qu’un mortier d’artifice et quels sont ses risques en France ?
Suite aux récents événements violents lors des célébrations de la victoire du PSG en Ligue des champions, de nombreux jeunes ont été condamnés pour avoir tiré des mortiers d’artifice sur les forces de l’ordre. Mais qu’est-ce exactement qu’un mortier d’artifice, et quels sont les dangers liés à son utilisation détournée ?
Origine et fonctionnement d’un mortier d’artifice
Un mortier d’artifice est un dispositif pyrotechnique principalement utilisé par des professionnels pour la réalisation de feux d’artifice spectaculaires. Composé d’un tube cylindrique en carton, en plastique ou en fibre de verre, il sert initialement à guider des bombes pyrotechniques contenant de faibles charges explosives colorées. Lorsqu’il est utilisé dans un cadre réglementé, il permet de créer des effets lumineux et sonores impressionnants, à condition de respecter des distances de sécurité strictes.
Ce tube est orienté vers le ciel, posé au sol, puis allumé via une mèche. Lors de cette opération, il doit être placé à une distance sécuritaire des spectateurs et des bâtiments pour éviter tout accident. Cependant, dans le contexte des violences urbaines, certains individus détournent ces dispositifs en les utilisant comme des armes, en les braquant à l’horizontale pour tirer en direction de leurs cibles, parfois à plusieurs centaines de mètres. Ce mode d’usage illégal est extrêmement dangereux et peut avoir des conséquences graves.
Les composants d’un mortier d’artifice
Un mortier est essentiellement constitué d’un tube cylindrique, souvent en carton ou en fibre, destiné à guider la charge explosive. À l’origine, il sert à diriger des bombes contenant des substances pyrotechniques qui produisent des effets lumineux et sonores lors d’un feu d’artifice. Lorsqu’il est utilisé dans des conditions réglementaires, il doit être manipulé par des artificiers formés, dans le respect de règles strictes de sécurité.
Les dangers liés à l’usage détourné des mortiers d’artifice
Lorsque ces dispositifs sont détournés de leur usage initial, ils deviennent de véritables armes. Propulsés à environ 100 km/h et à très haute température, ils peuvent causer de graves blessures : brûlures, fractures, mutilations, lésions auditives ou même incendies. Leur portée peut atteindre plusieurs centaines de mètres, ce qui facilite leur utilisation en tant que projectiles lors de violences urbaines. Leur tir horizontal, souvent effectué à l’aide d’un simple tube, représente un risque majeur pour la sécurité publique.
Qui peut utiliser un mortier d’artifice ?
Seuls les artificiers agréés, ayant suivi une formation spécifique, sont autorisés à manipuler ces dispositifs lors d’événements festifs ou professionnels. Pour les particuliers, l’accès à ces matériels est strictement encadré. Les petits pétards et autres feux d’artifice simples, accessibles aux mineurs, ne présentent généralement pas un danger élevé, mais leur utilisation doit respecter une distance de sécurité d’au moins 25 mètres. Pour les plus gros calibres, notamment ceux utilisés lors de violences urbaines, une habilitation spécifique est requise, obtenue après une formation de niveau 1 ou 2.
Quelle est la législation en vigueur en France ?
Depuis l’adoption de la loi pour la sécurité globale en 2021, les sanctions contre l’usage détourné ou la vente illégale de dispositifs pyrotechniques ont été renforcées. L’acquisition ou l’utilisation de mortiers d’artifice sans compétences techniques peut entraîner jusqu’à six mois d’emprisonnement et une amende de 7 500 euros. Les vendeurs qui proposent ces produits à des personnes non habilitées ou mineures risquent également des sanctions, notamment la confiscation des articles et l’obligation d’enregistrer chaque transaction.
Les autorités locales, telles que les municipalités ou les préfectures, ont la possibilité d’interdire ou de restreindre l’usage des mortiers d’artifice dans certaines zones ou lors d’événements sensibles, comme le 14-Juillet. Malgré ce cadre réglementaire strict, un marché parallèle persiste, notamment en ligne, facilitant l’achat clandestin de ces dispositifs. Les infractions commises via internet peuvent être punies d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. Chaque année, plusieurs dizaines de milliers de feux d’artifice illégaux sont saisis par les forces de l’ordre.
Les risques pour la sécurité publique
Les détournements de mortiers d’artifice lors de violences urbaines entraînent souvent des blessures graves, voire mortelles. Outre les brûlures et mutilations, ces tirs peuvent provoquer des incendies ou des lésions auditives durables. La dangerosité de ces dispositifs, combinée à leur utilisation à des fins de violence, oblige à une vigilance accrue de la part des autorités et à une réglementation toujours plus stricte pour protéger la population.








