Montpellier Hérault : crise financière et budget en baisse en Ligue 2

Montpellier Hérault : crise financière et budget en baisse en Ligue 2

Le MHSC doit présenter un budget réduit à la DNCG, sans revenus des droits TV, face à la crise économique du football français. Analyse complète.

France

Montpellier Hérault : un budget en forte baisse face à la crise des droits TV

Le Montpellier Hérault Sport Club (MHSC) doit se présenter ce mercredi 4 juin devant la Commission Nationale de Gestion (DNCG) pour faire valider son budget en Ligue 2, qui a été fortement revu à la baisse en raison de la crise économique secouant le football français. Avec l’absence de revenus issus des droits TV, le club doit redéfinir ses priorités financières et sportives dans un contexte inédit.

Une descente qui entraîne un choc économique majeur

Après avoir accepté la relégation en Ligue 2, le club héraultais doit désormais faire face à une nouvelle réalité : celle d’un budget drastiquement réduit. La question centrale est de savoir comment le MHSC pourra repartir avec des moyens financiers limités, tout en assurant la pérennité de ses activités. La masse salariale, historiquement élevée, constitue un obstacle important à la stabilité financière, et sa réduction s’impose comme une priorité absolue pour éviter la faillite.

Une absence de revenus liés aux droits TV : un défi sans précédent

Ce contexte s’inscrit dans une situation sans précédent dans le football français. La Ligue 1, qui ne dispose plus d’un diffuseur officiel depuis la rupture avec DAZN, ne pourra pas compter sur des revenus télévisés cette saison. La Ligue a lancé un appel d’offres pour créer sa propre chaîne, espérant attirer un partenaire capable de garantir un minimum de recettes, mais aucune certitude ne pèse encore sur le succès de cette initiative. En attendant, les clubs doivent composer avec des budgets en forte baisse, souvent inférieurs à 15 millions d’euros, contre environ 35 millions cette saison encore.

La rupture entre DAZN et la Ligue de football français
La rupture du contrat avec DAZN oblige la Ligue à envisager la création de sa propre chaîne pour la diffusion des matches.

Une gestion financière sous haute tension

Selon l’économiste Pierre Rondeau, la DNCG invite les clubs à élaborer leurs budgets sans tenir compte des droits TV, ce qui complique encore davantage la situation. La Ligue, privée de diffuseur principal, s’oriente vers une nouvelle chaîne payante, mais le calendrier et les partenaires potentiels restent incertains. La compétition pour obtenir des droits de diffusion est donc plus fébrile que jamais, avec des acteurs comme Canal+, beIN Sports, Amazon Prime Video ou Disney+ en lice, chacun cherchant à maximiser ses gains.

Une réduction drastique du budget et des ventes à perte

Pour le MHSC, cela signifie devoir réduire son budget à moins de 15 millions d’euros, contre plus de 35 millions cette saison. La majorité de cette réduction provient de la diminution des revenus télévisés, qui ne seront pas compensés par les ventes de joueurs ou les aides à la descente, celles-ci étant désormais limitées par les règlements de la LFP. La vente de certains cadres, comme Savanier, pourrait permettre de générer quelques recettes, mais probablement à des prix inférieurs à leur valeur réelle, en raison de la situation d’urgence.

Une jeunesse forcée et une gestion risquée

Pour faire face à cette crise, le club mise sur le rajeunissement de son effectif, avec la signature de jeunes talents issus de son centre de formation, tels que Théo Chennahi ou Junior Ndiaye. Cependant, cette stratégie comporte des risques, notamment celui d’un effet domino négatif sur la stabilité sportive et financière, dans un contexte où la pression sur la gestion des contrats et des salaires est constante.

Une absence d’ouverture du capital et des perspectives incertaines

Malgré des déclarations du président Laurent Nicollin évoquant une ouverture du capital, aucune avancée concrète n’a été annoncée. La descente en Ligue 2, en pleine crise des droits TV, complique davantage la situation financière du club, qui doit faire face à une réduction drastique des aides et à une gestion prudente de ses ressources. La possibilité d’une restructuration majeure ou d’un recentrage sur la formation semble devenir une nécessité pour assurer la survie à long terme du MHSC.

Une crise qui menace de faire des vagues dans le football français

Au-delà de Montpellier, plusieurs autres clubs français, comme Lyon, se trouvent dans une situation critique, avec des risques de rétrogradation ou de gestion à flux tendu. La dépendance accrue à l’égard de la DNCG et la fragilité du système financier du football français soulèvent des inquiétudes quant à la stabilité du championnat. La crise des droits TV pourrait ainsi devenir un véritable électrochoc, obligeant l’ensemble des acteurs à repenser leur modèle économique pour éviter un effondrement global.

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