Montauban retrouve le Top 14 : confidences du capitaine Fred Quercy

Montauban retrouve le Top 14 : confidences du capitaine Fred Quercy

Le retour de Montauban en Top 14, les confidences du capitaine Fred Quercy sur sa carrière et le rugby français, un article à ne pas manquer.

France

Montauban retrouve le Top 14 : confidences du capitaine Fred Quercy

Montauban, promu en Top 14 après quinze ans d’absence, s’avance vers l’élite avec un regard sans concession sur le rugby et sur sa propre carrière. Le club du Tarn-et-Garonne a décroché, in extremis, le titre de Pro D2 en juin dernier, gagnant par la même occasion son billet pour le championnat de France le plus relevé. Quatorze mois après une relégation administrative en 2010 qui avait privé Montauban de son statut de club élite, les Vert et Noir préparent leurs premiers pas à Sapiac dans l’élite, avec un début de saison qui a vu une défaite à Paris face au Stade Français avant la rencontre de samedi prochain contre le LOU. À 34 ans, le capitaine Fred Quercy retrouve le Top 14, après avoir frôlé l’élite lors de ses débuts à Montpellier, entre 2013 et 2015.

Le retour de Montauban en Top 14

Le retour en Top 14 est perçu par le groupe comme une véritable opportunité. « Il n’y a que du positif. On va attirer les meilleurs joueurs du monde à Sapiac, on va évoluer dans les plus beaux stades de France et jouer devant des publics qui feront le plein. On remet Montauban sur la carte du rugby », affirme le capitaine dans des propos qui traduisent l’ambition du club et son envie de s’appuyer sur une dynamique collective forte. Ce retour s’inscrit comme une étape majeure pour Montauban et pour le rugby français en région Occitanie, avec la perspective d’un spectacle attractif et d’une compétitivité accrue dans le Top 14.

Objectif: le maintien avant tout

Malgré l’enthousiasme, les Montaubannais restent lucides sur l’objectif à court terme. « On ne sait pas trop où on va, mais on s’est préparés au mieux », explique Quercy. « Le staff nous a donné des chiffres, la moyenne de points nécessaire pour se maintenir. Ce qu’on sait, c’est qu’il faudra en gratter le maximum. » Le capitaine rappelle que Montauban ne s’engagera pas dans des plans farfelus: la priorité est le maintien, avec une approche pragmatique qui mise sur des performances régulières et une défense solide, tout en conservant l’esprit offensif qui caractérise le club. Le contexte du Top 14 pousse à une certaine prudence, même si le public attend un jeu attractif et ambitieux.

Le cas personnel de Fred Quercy

Pour Quercy, ce retour est une source de fierté, mais il ne passe pas par là sans une honnêteté brute sur sa condition et ses capacités. « C’est une fierté de revenir dans le meilleur championnat du monde. Après, est-ce le meilleur moment pour moi, dans ma carrière ? Je ne sais pas. Je ne suis pas certain d’être prêt physiquement et de pouvoir donner le meilleur de moi-même », confie-t-il. Il avoue préférer avoir retrouvé le Top 14 plus tôt, à un moment où ses capacités étaient plus brillantes. « Plus jeune, je sprinterais à 32 km/h ; aujourd’hui, c’est difficilement 27 km/h. » Malgré tout, il assume que l’effectif va beaucoup tourner et que cela ne l’effraie pas. « En face, ce ne sont pas que des surhommes », glisse-t-il, démontrant une confiance mesurée et une compréhension réaliste du défi qui attend l’équipe.

Des souvenirs montpelliérains et des débats sur le système

Quercy n’élude pas ses expériences passées à Montpellier, où il se souvient des difficultés rencontrées au sein d’une génération sacrifiée, entre espoirs et premiers contrats pro. « On était 15 joueurs en espoirs à stagnérer jusqu’à 22 ans sans réelle confiance des coachs », se souvient-il. Il attaque aussi le fonctionnement humain de certains choix techniques, citant Fabien Galthié comme figure controversée, tout en saluant l’excellence professionnelle du technicien sur le plan sportif. Ces remémorations illustrent, selon lui, les changements importants que le rugby français a connus et la nécessité, pour les jeunes joueurs, d’apprécier leur chance et de la saisir pleinement. À Montauban, il pousse ses coéquipiers à profiter de leur jeunesse et à rester conscients de la chance qui leur est donnée, tout en rappelant les difficultés rencontrées à Montpellier et ce qu’elles lui ont coûté humainement et émotionnellement.

Autre point de réflexion, l’évolution des règles et la place des étrangers dans le rugby français. « Je suis de la dernière génération qui a connu uniquement des étrangers », note-t-il, faisant référence à l’époque où les clubs recouraient fréquemment à des jokers médicaux ou à des joueurs étrangers lorsque l’effectif local était touché par les blessures. La réglementation imposant, à partir de 2010, des quotas de joueurs formés en France (JIFF) a modifié l’équilibre des effectifs et les dynamiques internes des clubs. Cette vision personnelle rappelle que la construction d’un groupe jeune et compétitif dans le Top 14 nécessite une gestion adaptée et une formation locale de qualité.

Parcours en Pro D2 et regards sur l’avenir

La carrière du troisième ligne a été marquée par des hauts et des bas, loin des chemins faciles. « Je n’ai jamais considéré le rugby comme un métier; c’est mon plaisir. » Avec une grande humilité, il rappelle que personne ne l’a aidé pour arriver là où il est aujourd’hui et qu’il a dû saisir les opportunités qui se sont présentées, même si elles se sont souvent présentées en Pro D2. Il évoque aussi des moments d’amertume et un parcours ponctué de blessures et de longues attentes – notamment une prothèse au genou qui demeure en suspens depuis plusieurs années. Aujourd’hui, avec Montauban, il voit le Top 14 comme une chance majeure et souhaite aider le club à progresser et à offrir une place durable dans l’élite, tout en préparant l’émergence des jeunes talents.**

Ce retour en Top 14 est donc l’occasion pour le rugby français de Montauban de se projeter sur l’avenir: un mix entre expérience, formation locale et ambition sportive, porté par un capitaine qui parle vrai et qui assume les réalités du sport et de sa carrière. Dans ce contexte, le rugby, Montauban et le Top 14 se donnent rendez-vous sur les pelouses françaises, avec l’espoir d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire du club et de la scène nationale.

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