France
Après la défaite du Stade Toulousain sur la pelouse de Pau, Ugo Mola s’est montré frustré mais a surtout tenu à saluer la prestation de la Section paloise. Le message est clair : ne pas négliger Pau, qui a livré un match solide et déterminé jusqu’au coup de sifflet final.
Dans quel état d’esprit êtes-vous après cette défaite alors que vous avez mené tout le long ?
Nous avons mené du début à la fin, non ? On perd dans les arrêts de jeu. C’est rageant d’être devant à la fin du temps réglementaire, mais on repart avec un point. C’est comme ça. On a perdu deux ou trois joueurs sur blessure rapidement, ce qui déstabilise, mais bravo à Pau. Les Palois ont mis l’énergie et les ingrédients pour remporter ce match, qui était mal engagé pour eux. Et puis quand tu encaisses quatorze points sur des actions sans passe sur coup d’envoi, ça coûte trop cher à l’extérieur pour espérer gagner. Pour le reste, quand on a tenu le ballon, notre rugby était plutôt intéressant. Dès que le bras de fer s’est engagé, on savait qu’un fait de jeu pouvait faire basculer le match d’un côté ou de l’autre. Et malheureusement, il y a ce dernier ruck perdu au milieu du terrain qui, à deux minutes de la fin, nous coûte très cher. Je me répète, bravo à Pau. Ils ont réalisé une belle performance et font un gros début de saison. Pour nous, c’est un match qui va compter pour la suite de notre progression.
Cette victoire de Pau montre-t-elle que de plus en plus d’équipes se mêlent à la lutte pour les premières places ?
Je suis ravi que vous le disiez, car à force de dire que Toulouse est omniprésent, force est de reconnaître que, mis à part sur le terrain des deux équipes qui connaissent un début de saison plus difficile, depuis la première journée, il n’y a plus de victoire à l’extérieur. Cela doit signifier quelque chose. Cela signifie que ce championnat est évidemment homogène et que le travail de nombreuses équipes est plutôt intéressant. On voit des environnements assez incroyables comme à Bayonne ou ici, à Pau. On a perdu contre une très bonne équipe de Pau. On n’a pas à rougir de cette défaite, même si, encore une fois, avec un peu plus de maîtrise, il y avait de la place.
Depuis les tribunes, on a eu la sensation d’une grosse débauche d’énergie des deux côtés. Est-ce votre sentiment également ?
Oui, des deux côtés. La fraîcheur de notre banc nous est peut-être un peu préjudiciable sur la fin de match. En fin de match, on a perdu une paire de ballons un peu vite. Et puis, si l’on regarde, on a moins joué ou peu joué en seconde mi-temps. Et notre rugby, s’il veut être autre chose qu’ordinaire, passe par notre jeu et pas par autre chose.
Il y a aussi un ballon enterré dans le second acte, à quelques mètres de la ligne paloise, qui peut être frustrant…
Oui. Derrière, on perd le ballon, puis la mêlée et plusieurs pénalités nous placent dans nos vingt-deux mètres. Il y a un arbitrage sur lequel on va se pencher, car cela nous semble aussi un peu contraire à notre sens du jeu. On va prendre le temps d’échanger avec eux pour comprendre. Tu ne t’entraînes pas pour te mettre à la faute. Quand tu es pris, tu veux comprendre. Aujourd’hui, il y a un peu d’incompréhension chez nos piliers droits.
À quel niveau ce match va vous servir pour la suite ?
Je pense qu’il y a des garçons qui nous ont montré qu’on pouvait compter sur eux et d’autres qui reviennent. J’ai bien aimé la performance de Julien Marchand et d’Emmanuel Meafou, qui reviennent. Notre troisième ligne a été intéressante sur plusieurs phases. L’expérience de Blair Kinghorn, qui a surtout joué à l’ouverture dans sa formation, a apporté plusieurs éléments utiles. Sa dernière contre-attaque pose problème, mais cela, je le discuterai avec lui. Il y a des motifs de satisfaction, mais c’est frustrant d’être en tête à la dernière minute et de ne pas gagner ce match. Comme souvent quand le Stade Toulousain perd, on parle de la contre-performance du Stade. Ce serait bien qu’on parle aussi de la performance de Pau.
Cette défaite est-elle plus frustrante que celles à Montpellier et Bayonne ?
Elles sont toutes frustrantes. On s’entraîne et on travaille pour éviter cela. Deux grandes réceptions arrivent avec le départ des internationaux. Une nouvelle saison démarre avec les doublons. Un gros match nous attend le week-end prochain contre Toulon, qui réalise aussi un excellent début de saison.
Vos joueurs ont montré du caractère, là aussi c’est un motif de satisfaction…
Pour figurer parmi les équipes qui comptent à la fin, il faut du caractère, surtout à l’extérieur. Il y a matière à travailler sur la maîtrise de notre rugby et sur la continuité du jeu, car les deux premiers essais restent très intéressants. Je reconnais que les adversaires sont bons, que les environnements sont difficiles et que nous sommes peut-être tombés sur mieux que nous ce samedi soir, même si cela s’est joué à une minute ou deux. À Bayonne, c’était à dix minutes près, à Montpellier à quelques instants près. Nous progressons.
On vous sent remonté contre l’arbitrage, est-ce vrai ?
Je ne parlerai pas d’arbitrage. Je veux simplement comprendre. En fait, parler en mal de l’arbitrage n’a jamais servi. Les arbitres n’arbitrent pas Ugo Mola ou le Stade Toulousain, ils arbitrent des joueurs qui veulent comprendre. Une fois qu’ils ont compris, il n’y a pas de raison qu’ils soient moins bons que d’autres. Mais nous avons besoin de comprendre parfois.
