Mobilisation des taxis : nouvelle phase sporadique en France

Depuis une semaine, la mobilisation des taxis en France connaît une intensification, avec des actions qui évoluent vers une forme plus sporadique. Après plusieurs jours de manifestations continues à Paris, notamment sur le boulevard Raspail, la situation semble désormais se transformer, marquée par une baisse de l’intensité mais une persistance de la contestation. La tension reste palpable, alors que les négociations avec le gouvernement n’ont pas abouti à des solutions satisfaisantes pour les chauffeurs de taxi.

Une nouvelle phase de mobilisation avec des actions sporadiques

Selon Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT), la manifestation à Paris, qui se déroulait depuis neuf jours, a connu une baisse d’intensité durant la nuit dernière. Le lieu de rassemblement principal a été en partie évacué, mais la possibilité de nouveaux rassemblements dans la journée n’est pas exclue. La majorité des adhérents de la fédération souhaite poursuivre le mouvement, mais la forme de la contestation évolue vers des actions plus ponctuelles et moins coordonnées, souvent menées en dehors des fédérations officielles.

« Des équipes devraient arriver dans la journée, mais ce qui ressort clairement, c’est que les actions seront plus sporadiques, » a indiqué Mme Cordier. Ces nouvelles formes de mobilisation témoignent d’une volonté de maintenir la pression tout en évitant une mobilisation continue de grande ampleur.

Les négociations infructueuses et les mesures en place

Deux réunions se sont tenues mardi, l’une au ministère des Transports, l’autre au ministère de la Santé, mais aucune avancée significative n’a été enregistrée. Des contrôles renforcés sont annoncés pour limiter la maraude et le racolage des véhicules de transport avec chauffeur (VTC). Par ailleurs, des réunions techniques sont planifiées jusqu’au 11 juin afin de trouver une solution, mais les représentants syndicaux déplorent l’absence de progrès concrets.

Les chauffeurs de taxi dénoncent notamment une modification de leur rémunération liée à une nouvelle convention, qui doit entrer en vigueur le 1er octobre. Cette réforme prévoit une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, suivie d’un tarif kilométrique, ce qui impacte particulièrement ceux opérant en zone rurale. La contestation porte aussi sur la croissance des coûts du transport sanitaire, qui pèse lourdement sur leur activité.

Mobilisation dans d’autres régions et perspectives

À Pau, ville natale du Premier ministre François Bayrou, environ 200 taxis ont organisé une opération escargot mardi après-midi. Des conducteurs venus de plusieurs départements devraient rejoindre la contestation. La Coordination rurale, organisation agricole, manifeste également son soutien à la mobilisation, ce qui pourrait élargir le mouvement à d’autres secteurs.

Un chauffeur parisien, Pino, très actif sur les réseaux sociaux, a décidé de suspendre ses actions pour la journée, estimant qu’il était nécessaire de faire une pause après neuf jours de mobilisation continue. « On doit se reposer, tous mes gars doivent se reposer, » a-t-il confié. Il précise qu’aucune action n’est prévue aux abords des aéroports de Roissy et Orly, ni dans les gares ou autour du stade Roland-Garros, où se tiennent actuellement les Internationaux de France de tennis.