La mise en examen de Michel Ohayon, homme d’affaires bordelais, pour abus de biens sociaux et escroqueries marque une étape majeure pour les anciens salariés des sociétés Go Sport, Gap France et Camaïeu. Ces derniers, confrontés à des difficultés financières et à des licenciements soudains, voient enfin leurs soupçons confirmés par la justice.
Un dénouement jugé « très satisfaisant » par les anciens salariés
Michel Ohayon a été mis en examen vendredi 4 avril pour des faits de banqueroute, abus de biens sociaux et escroqueries en bande organisée. Cette décision judiciaire est perçue très positivement par Christophe Lavalle, ancien délégué syndical de Go Sport, qui s’exprime au micro de France Inter.
Selon lui, cette mise en examen représente une reconnaissance des souffrances vécues par les ex-salariés de Go Sport, Gap France et Camaïeu : « C’est très satisfaisant pour les ex-salariés que nous sommes, nous avions raison. Toutes les précautions que nous avions prises afin de déceler les failles de ces dirigeants potentiellement mafieux sont aujourd’hui révélées par les enquêtes. »
Un contrôle judiciaire strict imposé à Michel Ohayon
L’entrepreneur, propriétaire d’un empire commercial naguère florissant, a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de diriger ou de gérer une société. Cette mesure fait suite à la liquidation de Camaïeu à Lille en septembre 2022, qui avait entraîné la perte d’environ 2 600 emplois. Par la suite, il a également dû céder Gap France et Go Sport, placées elles aussi en redressement judiciaire.
Christophe Lavalle souligne l’impact humain dramatique de ces fermetures : « Il y a des gens qui se sont retrouvés au chômage du jour au lendemain, notamment les salariés de Camaïeu, à qui on a dit ‘À 20 h, on ferme les grilles et vous ne revenez pas demain’. C’est une violence inouïe pour des personnes travaillant dans ces entreprises depuis de nombreuses années. Il y a aussi la tromperie, ce qui constitue une violence psychologique grave. »











