Kylian Mbappé a engagé une action judiciaire majeure contre son ancien club, le Paris Saint-Germain (PSG), en obtenant la saisie conservatoire de 55 millions d’euros sur les comptes du club. Cette manœuvre intervient dans le cadre d’un litige portant sur des salaires et primes impayés, alors que les relations entre le joueur et le PSG restent tendues depuis son départ au Real Madrid.
Une saisie conservatoire à hauteur de 55 millions d’euros
Mercredi, l’attaquant du Real Madrid a saisi le juge de l’exécution du tribunal judiciaire de Paris, qui lui a accordé le droit de réaliser une saisie conservatoire sur les fonds du PSG. Cette opération a été effectuée jeudi par un commissaire de justice à hauteur précise de 55.416.668 euros. Cette somme importante a pour but de garantir le recouvrement des salaires et primes que Mbappé reproche à son ancien club de ne pas lui avoir versés.
Pour le PSG, cette saisie constitue un revers, bien que temporaire, en attendant le règlement du litige sur le fond qui se jouera devant les prud’hommes dans les mois à venir. La décision immobilise une part significative des fonds du club, ce qui pourrait compliquer la gestion financière de l’équipe, d’autant plus que le budget annuel du PSG s’élève à environ 800 millions d’euros et doit rester conforme aux exigences du fair-play financier.
Une offensive judiciaire assumée par Mbappé
Pour la première fois depuis le début du conflit, les avocats de Kylian Mbappé ont organisé une conférence de presse afin de dévoiler leurs intentions. « On passe à l’attaque », a déclaré l’avocate Delphine Verheyden. Le camp Mbappé a ensuite annoncé son intention de saisir le conseil des prud’hommes, soulignant la situation d’un « salarié face à un mauvais payeur ».
L’objectif affiché est clair : faire respecter les droits du joueur, mais aussi lutter pour les autres footballeurs victimes de clubs ne respectant pas leurs engagements salariaux. En parallèle, Mbappé a déposé plainte contre X pour injures publiques, notamment suite à des propos diffusés sur les réseaux sociaux qu’il suspecte d’être orchestrés par le PSG. Il s’est également associé à une plainte du syndicat des joueurs français (UNFP) concernant la pratique du « loft », consistant à mettre certains joueurs à l’écart.
Le PSG dément et évoque un accord verbal
Face à cette offensive, le club parisien a qualifié cette version de « récit fantasque relevant d’un univers parallèle ». Le PSG a réaffirmé sa volonté de trouver une issue à l’amiable, soulignant que les procédures engagées risquent uniquement de retarder la résolution définitive du litige devant le conseil des prud’hommes, où il entend présenter toutes les preuves d’un accord. Selon le club, un accord verbal aurait été conclu à l’été 2023, dans lequel Mbappé aurait abandonné environ 55 millions d’euros de la fin de son contrat pour préserver la santé financière du club en quittant gratuitement l’équipe.
Ce point est vivement contesté par la défense de Mbappé, qui considère cet accord comme une « fable ». La direction du PSG reste convaincue que le joueur ne remportera pas cette bataille judiciaire, réaffirmant sa confiance dans le processus prud’homal à venir.
Un conflit qui alimente les tensions sportives et financières
Ce différend marque une rupture profonde entre Mbappé et le PSG, qui l’avait mis à l’écart au début de la saison 2023-2024, avant de le laisser partir librement vers le Real Madrid l’été suivant. La contestation porte essentiellement sur la retenue des trois derniers mois de salaire ainsi que sur certaines primes de fin de contrat non versées.
Les instances sportives françaises, telles que la Fédération française de football (FFF) et la Ligue de football professionnel (LFP), se sont montrées incapables de faire appliquer les décisions favorables à Mbappé, en raison de la procédure judiciaire en cours.
Par ailleurs, le joueur a sollicité la FFF pour qu’elle informe l’UEFA de ce litige, ce qui, selon ses avocats, pourrait entraîner la perte de la licence UEFA du PSG pour la Ligue des champions 2025-2026. Par ailleurs, Mbappé a, via son équipe juridique, saisi la ministre des Sports par le biais d’un déféré ministériel devant le tribunal administratif, intensifiant ainsi la pression sur le club.










