La saison de Manchester United a été marquée par de nombreuses turbulences, entre blessures, tensions internes et incertitudes quant à l’avenir du club. Au cœur de cette période difficile, plusieurs événements ont mis en lumière les défis auxquels l’équipe doit faire face pour retrouver sa stabilité et sa compétitivité en Premier League.
Une période marquée par une série de blessures inattendues
Au mois de février, lors de la visite de Sir Jim Ratcliffe à Carrington, Manchester United a été frappé par une série de blessures inhabituelle, qui a fortement impacté la dynamique de l’équipe. Kobbie Mainoo, Manuel Ugarte et Toby Collyer ont tous été contraints de quitter l’entraînement prématurément lors d’une séance intensive, suivis trois jours plus tard par Amad, qui s’est blessé aux ligaments de la cheville en pressant André Onana. Cette succession d’incidents a alimenté les discussions parmi le staff technique, qui s’interrogeait sur la gestion physique des joueurs.
Les blessures de Mainoo et Collyer, dues à des problèmes musculaires, ainsi que celle d’Ugarte, causée par une contusion à la cuisse, ont coïncidé avec la présence de Ratcliffe lors d’une réunion médicale impliquant Ruben Amorim. La situation a contraint Manchester United à aligner une équipe composée principalement de jeunes de l’académie lors du match contre Tottenham Hotspur, accentuant la tension autour de la gestion des blessures et de la performance de l’équipe.
Les tensions autour de la direction sportive et de l’avenir d’Amorim
Les frustrations liées aux performances et à l’environnement de travail ont laissé penser à certains observateurs qu’Amorim envisageait de quitter son poste. Ses déclarations publiques évoquant un avenir incertain, voire la possibilité que le licenciement puisse être « libérateur », ont alimenté ces spéculations. Cependant, il a reçu des garanties concernant ses cibles de transfert et ses plans futurs de la part de la direction, notamment Omar Berrada et Jason Wilcox, qui ont rassuré le coach.
Malgré ces assurances, la relation entre Amorim et Ratcliffe a été évoquée dans des interviews ultérieures, où le propriétaire a exprimé son admiration pour le manager. Ratcliffe a confié : « Je l’aime beaucoup. C’est un homme réfléchi. Chaque fois que je vais au centre d’entraînement, je discute avec Ruben, je prends un café avec lui et je lui dis ce qui ne va pas, et il me répond en me disant d’aller me faire voir. Je l’aime. »
Une saison émotionnelle et des défis humains
Amorim, connu pour son tempérament passionné, a vécu des moments forts cette saison. Après une défaite contre Brighton (3-1), il a brisé la tradition en s’adressant directement aux joueurs dans le vestiaire, exprimant sa colère et sa frustration. Lors de cette intervention, il a même endommagé la grande télévision utilisée pour les tactiques, en la frappant avec une bouteille d’énergie. Son émotion était palpable, et il a imploré ses joueurs de prendre conscience de la gravité de la situation.
Une nouvelle télévision a été achetée pour le prochain match contre Rangers, que Manchester United a remporté 2-1 grâce à un but de Bruno Fernandes dans les dernières minutes. Ce dernier, décrit comme une figure émotionnelle, a également montré ses qualités en dehors du terrain, notamment en motivant un jeune joueur lors d’un match difficile. Cependant, son avenir reste incertain, avec des rumeurs de départ vers le championnat saoudien, ce qui pourrait profondément bouleverser l’effectif.
Le rôle de Ratcliffe et la gestion de l’effectif
Depuis son arrivée, Ratcliffe a montré un intérêt marqué pour la gestion du club, allant jusqu’à s’immiscer dans des détails opérationnels. Lors de ses visites, il a interrogé le personnel, demandé des explications par email et partagé ses propres expériences, notamment sa préparation pour le marathon de Londres. Son implication dans la stratégie de recrutement et la gestion sportive a été notable, notamment en ce qui concerne le recrutement de nouveaux joueurs adaptés au système d’Amorim.
Le propriétaire a également manifesté un certain scepticisme à l’égard de certains investissements, comme celui d’un consultant en langage corporel payé 160 000 euros par an, destiné à améliorer la lecture des expressions faciales lors des tirs au but. La gestion des blessures et la condition physique des joueurs restent une priorité, avec plusieurs cas de longues absences, notamment ceux de Lisandro Martinez, Luke Shaw ou Mason Mount.
Les enjeux liés aux transferts et à la reconstruction de l’équipe
Les discussions autour du recrutement ont été centrales cette saison, avec une attention particulière portée aux profils physiques et techniques. Manchester United cherche à renforcer son effectif avec des jeunes talents en pleine progression, tout en s’assurant que les nouveaux arrivants peuvent s’intégrer dans le système d’Amorim. La saison précédente a permis d’apprendre des erreurs, notamment en ce qui concerne la vente de Scott McTominay, désormais star à Naples, et l’arrivée d’Ugarte, qui a rencontré des difficultés d’adaptation à la vitesse de la Premier League.
Les dirigeants restent confiants dans le fait que l’encadrement et la stratégie de recrutement, notamment avec l’aide d’analystes spécialisés et de nouveaux outils de data, permettront à Manchester United de se relever. La priorité est donnée à l’amélioration de la condition physique et à la recherche de jeunes joueurs prometteurs, capables d’évoluer dans un contexte exigeant comme celui de la Premier League.
Les blessures et la gestion du staff médical
Les blessures ont continué à peser lourd cette saison, avec un total de plus de 1 300 jours d’indisponibilité cumulée pour plusieurs joueurs clés. La tournée estivale aux États-Unis a été marquée par des blessures, notamment celles de Rasmus Hojlund et Leny Yoro lors d’un match amical à Los Angeles, perturbant la préparation de l’équipe. La gestion de la condition physique reste un enjeu majeur, avec des débats internes sur les méthodes à adopter, notamment entre le staff médical et les entraîneurs physiques.
Le départ de plusieurs membres du personnel médical, dont le chef des services médicaux Gary O’Driscoll, a accentué cette instabilité. Des changements sont en cours, avec des réductions de personnel dans le secteur médical et une réorganisation visant à optimiser la prévention des blessures et la récupération des joueurs.
Les enjeux financiers et l’ambiance au sein du club
Dans un contexte de réduction des coûts et de restructuration, Manchester United a connu des tensions internes, notamment autour des déplacements en pré-saison et des choix d’hôtels. La pression financière a également conduit à des licenciements dans le staff, ce qui a créé un climat morose au sein du club. La menace de licenciements imminents, notamment dans le personnel de soutien, a pesé sur l’ambiance générale, affectant la cohésion de l’équipe.
Par ailleurs, la gestion de l’image de Ratcliffe a été compliquée par des protestations d’employés et des supporters, notamment lors de la diffusion de l’Europa League. Sa présence à Old Trafford s’est faite dans un contexte de mécontentement croissant, ce qui pourrait compliquer davantage la stabilité du club à long terme.









