Manchester City : colère ou stratégie face à la Premier League ?

Manchester City exprime sa colère contre la Premier League. Une posture ou une stratégie ?

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Manchester City ne fait pas dans la dentelle lorsqu’il s’agit de critiquer les défaillances de ses adversaires. Dans une évaluation virulente, le club a affirmé : « La décision contient des erreurs, des interprétations erronées et des confusions résultant fondamentalement d’un manque de procédure appropriée. » Ils ajoutent qu’il reste des questions importantes non résolues, et que le processus a été « totalement insatisfaisant, écourté et hostile ». Cinq ans après ces remarques, énoncées suite aux accusations de l’UEFA sur des violations des règles du fair-play financier (FPF), des accusations reconnues puis annulées en appel, City se retrouve encore dans une situation de colère, cette fois-ci vis-à-vis de la Premier League.

Une lettre révélatrice

Lundi, leur avocat principal, Simon Cliff, a pris la liberté d’écrire aux 19 autres clubs de l’élite pour leur conseiller de ne pas faire confiance aux déclarations de l’organisation. Selon Cliff, le résumé de la ligue concernant l’issue de l’arbitrage mené par City sur les règles de transactions entre parties liées (APT) était « trompeur et contenait plusieurs inexactitudes ». Les projets de la ligue de mettre à jour ses règles étaient jugés « imprudents » et risquaient de conduire à d’autres procédures légales entraînant des coûts supplémentaires. Cliff a soutenu qu’il était « crucial pour les clubs membres de sentir qu’ils peuvent avoir confiance dans leur régulateur ».

Un ton familier

Il est rare que des messages de Cliff soient rendus publics, mais ceux qui ont lu les correspondances de la « Football Leaks » de 2015 ne manqueront pas de trouver un ton similaire. Lors de cette fuite massive de communications privées, on y trouve un message désormais célèbre où Cliff rapportait que Khaldoon Al Mubarak, le président de City, était impassible face à l’éventualité d’une sanction financière de l’UEFA. « [Mubarak] préférerait dépenser 30 millions sur les 50 meilleurs avocats du monde pour intenter des poursuites à l’encontre de l’UEFA pendant les 10 prochaines années », écrivait-il.

Une colère justifiée ?

Cette attitude combative soulève des questions intéressantes. City affirme clairement que cette véhémence est justifiée, car ils ont subi des accusations inappropriées, souvent basées sur des matériaux illégaux ou sur une hostilité réglementaire. Mubarak lui-même a insinué que Javier Tebas, le président de La Liga, formulait des critiques sur la domination financière de City en raison de « l’ethnicité » de la propriété du club.

La rage comme outil de lobbying

Il serait faux de dire que ces sentiments sont artificiels, car les responsables de City ressentent véritablement une frustration face à ce qu’ils perçoivent comme une persécution du club tout en élevant les standards sur le terrain de jeu. Toutefois, on peut argumenter que cette colère est également un outil de lobbying efficace, surtout auprès de l’opinion publique. Une réponse forte pourrait s’avérer nécessaire pour convaincre ceux qui vous accusent de 130 violations de ses règles.

Un défi à la structure actuelle

Cliff semble suggérer, dans son message, que la confiance dans l’organisation est déjà absente parmi ses clubs membres et que d’autres actions légales sont inévitables. City a notamment contesté la structure de vote de la ligue, arguant que celle-ci entraînait une « tyrannie de la majorité ». Cette affirmation a été rejetée par le tribunal, mais elle a soulevé des interrogations sur la manière dont la ligue pourrait adopter et appliquer ses règles à l’avenir.

Quelles alternatives ?

Tout projet visant à renverser l’ancien régime pourrait être plus convaincant si une alternative solide était proposée. Il se pourrait qu’une tentative avait été faite avec la Super Ligue européenne, qui n’a pas abouti comme prévu. Peut-être que Mubarak et Infantino pourront transformer la Coupe du Monde des clubs de la FIFA en une compétition captivante, mais il est également possible qu’aucun plan solide ne soit en cours. Cette colère, tout en étant mobilisatrice, pourrait aussi être destructrice, partiellement motivée par un désir de riposte face aux critiques.

Un appel à défendre la Premier League

Lorsque Mubarak avait fait ses commentaires sur Tebas en 2019, il avait affirmé que ce dernier faisait partie d’une initiative concertée visant à nuire non seulement à City, mais à l’ensemble de la Premier League. « Je sais que les gens ne veulent pas défendre Manchester City – mais pour l’amour de Dieu, commencez à défendre cette ligue », disait-il. Peut-être qu’un jour, le président de City retrouvera cette opinion.

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