Lydia Bedford : De la Premier League à une nouvelle ligue féminine canadienne

Lydia Bedford quitte la Premier League pour diriger Calgary Wild FC, une nouvelle équipe féminine au Canada.

Canada

Après avoir passé un mois à la Coupe du Monde des moins de 17 ans 2024 avec l’Angleterre, Lydia Bedford est rentrée chez elle au début de novembre, prête à retrouver sa routine. Elle ne cherchait pas un nouvel emploi et ne pensait pas à quitter le club de Premier League, Brentford, où elle dirigeait l’équipe U-18. Au contraire, elle était impatiente de se concentrer sur la saison à venir.

Une opportunité inattendue

Cependant, un message de son agent a tout changé. « Une opportunité folle vient de se présenter », disait-il. « Que penses-tu de parler aux personnes qui gèrent ce projet ? » Rapidement, elle se retrouvait dans un avion à destination du Canada. À 37 ans, cette Anglaise a fait de sa carrière une tradition d’être impliquée dans des moments historiques, et son dernier projet, mener une équipe dans une nouvelle ligue, ne fait pas exception.

Calgary Wild FC : Une nouvelle aventure

Calgary Wild FC, le nouvel employeur de Bedford et l’une des six équipes fondatrices de la Northern Super League, la première compétition professionnelle féminine de football au Canada, doit débuter en avril. La direction du club est entièrement féminine, respectant une exigence clé de la ligue et impressionnant Bedford dès le départ.

Des hésitations avant de se lancer

À l’époque de l’offre, Bedford connaissait peu la NSL et souhaitait également rester proche de sa famille. Elle a donc d’abord hésité à faire le saut. « Ma mère est tombée malade récemment avec un cancer, alors j’ai d’abord appelé mes parents et j’ai dit : ‘C’est un peu fou, je devrais penser à rester ici. Que devrais-je faire ?’ », raconte Bedford. « J’ai signé un NDA après la deuxième conversation, et ils ont partagé avec moi l’état des recrutements à ce moment-là. »

Un entretien décisif

Bedford a ensuite eu un appel avec la fondatrice de la ligue et ancienne internationale canadienne, Diana Matheson, comme étape finale. Deux jours plus tard, elle acceptait le poste. « Dès que j’ai dit oui, j’étais en contact avec des joueuses dans les 48 heures qui suivaient », explique-t-elle.

Une pionnière du coaching

Bedford a l’habitude de faire des grands bonds dans sa carrière. En 2023, elle a fait l’histoire en devenant la première femme entraîneuse d’un club de Premier League en étant nommée à la tête de l’équipe U-18 de Brentford. Lors de sa première saison, les Bees ont terminé champions de la Merit League 2, après une impressionnante série de sept victoires en huit matchs.

Construire une équipe de zéro

Le rôle de Bedford à Calgary Wild est beaucoup plus vaste que ses précédents postes : elle construit une équipe de toutes pièces aux côtés du directeur sportif, Alex Bruch. Avec des ressources de scouting limitées, la majorité de leur temps est consacrée à visionner des vidéos et à discuter avec des agents.

« C’est une tâche difficile et mon téléphone n’arrête pas de sonner. Mais beaucoup de joueuses avec qui nous avons parlé sont prêtes à nous rejoindre, donc je ne panique pas », déclare-t-elle.

Des contraintes budgétaires

Contrairement à la WSL, la NSL impose un plafond salarial de 1,5 million CAD (environ 1,07 million €), avec un salaire moyen des joueuses qui se situe entre 65 000 et 75 000 CAD par an (environ 44 000 à 51 000 €).

« Le fait que tout le monde ait le même budget signifie qu’en tant qu’entraîneur, vos compétences réelles pour entraîner vos joueuses deviennent une partie plus importante de ce à quoi le succès ressemble », explique Bedford.

Une culture de performance

Elle ajoute : « L’expérience que j’ai acquise au sein de la WSL m’a donnée une compréhension de la manière d’utiliser au mieux les ressources pour créer une culture de haute performance. »

Des valeurs partagées

Bedford espère instaurer un esprit similaire au Calgary Wild. Elle explique que les joueurs seront perçus en fonction de leur engagement, dès le début de leur aventure avec l’équipe. « Qui est la joueuse qui s’est engagée en premier à faire partie de Calgary ? » dit-elle. « Les athlètes qui arrivent en dernier pourraient être parmi nos meilleures joueuses, mais elles arriveront après tout le monde. Cela leur donnera déjà un héritage avant même de toucher un ballon. »

Un avenir prometteur

Sur les six entraîneurs principaux nommés dans la ligue, la moitié s’installent au Canada après avoir quitté des postes en Europe. Cela reflète non seulement l’ambition de la NSL, mais crée également de nouveaux emplois dans le football féminin à un haut niveau.

« Certaines personnes ne sont pas suffisamment courageuses pour tenter leur chance et se déplacer à l’autre bout du monde. Je suis motivée et prête à essayer différentes choses, à me mettre hors de ma zone de confort », conclut Bedford.

Lydia Bedford | Calgary Wild Fc | Football Féminin | Premier League | Canada
source:https://www.theguardian.com/football/2025/mar/07/why-lydia-bedford-left-her-job-in-mens-football-for-an-upstart-canadian-league

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