L’Utilité des Murs sur Coup Franc Remise en Question

Le doublé magistral de Declan Rice sur coup franc lors du quart de finale aller de Ligue des champions face au Real Madrid a profondément marqué les passionnés de football. Ces deux frappes précises et puissantes ont mis en lumière un débat tactique souvent méconnu : l’efficacité réelle des murs défensifs sur coup franc. Loin d’être une simple tradition du sport, la mise en place du mur pourrait-elle se révéler davantage problématique qu’avantageuse pour les gardiens de but ?

Le mur, tradition ancrée mais faillible

Qu’il soit formé d’un ou plusieurs joueurs, en position axiale ou décalée, le mur est un élément quasi omniprésent lors des coups francs au football. Alignés à 9,15 mètres du ballon sur instruction du gardien, les joueurs effectuent souvent un saut synchronisé destiné à gêner la trajectoire du tir adverse. Cette technique, ancrée dans les habitudes depuis des décennies, paraît incontournable mais n’offre pas une protection infaillible.

Les deux coups francs de Declan Rice contre le Real Madrid illustrent parfaitement cette vulnérabilité. L’Anglais a reconnu que la disposition du mur madrilène l’avait incité à choisir sa trajectoire de tir, suggérant que la présence même du mur a facilité ses frappes réussies. Cette observation amène à réfléchir si, paradoxalement, instaurer un mur ne serait pas une sorte de « piège » pour les gardiens.

Quand le mur devient un atout pour le tireur

De nombreux spécialistes du football, comme l’ancien gardien Jérôme Alonzo, ont exprimé leur scepticisme à propos de l’utilité du mur sur coups francs. Selon lui, et plusieurs de ses confrères, la décision de constituer un mur est parfois plus dictée par des considérations sociales et la crainte des critiques que par une certitude tactique.

Alonzo explique : « Tous mes collègues te diront que parfois, ils n’ont pas envie de mettre de mur. Mais le problème, c’est que si tu n’en mets pas et que tu prends un but derrière, tu passes pour un con. » Il confie privilégier la mise en place d’un mur pour les coups francs proches de la surface, à environ 18 mètres, mais émet de sérieux doutes sur son efficacité au-delà de 26 mètres, où la distance offre davantage de possibilités au tireur.