Depuis le titre de champion de D2 belge remporté en 2021, l’Union Saint-Gilloise ne s’est jamais éloignée du trio de tête en Jupiler Pro League. Cette constance lui a offert trois participations successives en Ligue Europa, culminant en 2023 avec une eliminatoire en quarts face à l’Ajax Amsterdam. Deux ans après ce sacre historique, et après une longue période sans coronation, le club surnommé le « matricule 10 » va découvrir pour la première fois la Ligue des champions, lors d’un déplacement à Eindhoven sur le terrain du PSV.
À l’exception des géants habituels, l’Union va entrer dans la cour des grands comme un outsider parmi les habitués des hauts niveaux européens. À l’instar de Bodø/Glimt, du Kairat Almaty ou encore de Pafos, elle s’apprête à figurer parmi les petites équipes en quête d’exploits. Dans ce contexte, les projections restent mesurées: Opta évalue à environ 0,3 % les chances des Bruxellois de remporter le trophée, soit une perspective délicate mais pas impossible, même si elle demeure inférieure à celle des grands clubs du continent.
Pour l’entraîneur Sébastien Pocognoli, cette qualification européenne représente une étape logique dans l’évolution du club, mais peut aussi arriver vite selon la manière dont l’équipe gérera ce nouveau chapitre. Il rappelle que progresser dans le cadre de la Ligue des champions nécessite une gestion rigoureuse et une continuité des efforts, surtout après avoir franchi une étape aussi marquante pour un club encore en plein apprentissage sur la scène continentale.
Attention à la surprise
Le football réserve toujours des surprises, et l’ère du tirage au sort homogénéisé ne fait pas exception. On se rappelle de certaines démonstrations historiques, comme le Bayern face au BATE Borisov en 2011, le Real Madrid humilié par le Sheriff Tiraspol en 2021, ou encore Liverpool corrigé par l’Étoile Rouge de Belgrade en 2018. Avec un tirage qui peut privilégier l’équilibre des parcours, l’Union se retrouve dans un groupe d’adversaires potentiels qui n’ont rien d’insurmontable, mais qui exigent une préparation et une réactivité sans faille: Inter, Bayern, Atalanta, Atlético de Madrid, Marseille, PSV, Newcastle et Galatasaray figurent dans ce périmètre. L’objectif demeure clair: viser au moins les barrages et prendre les défis les uns après les autres.
Pour mettre les joueurs en confiance et évaluer l’opposition, des regards ont été portés sur le niveau de l’Union. Le PSV、premier adversaire annoncé, est loin d’être impressionné par l’ascension du club belge; le coach néerlandais a d’ores et déjà assuré qu’il ne faut pas sous-estimer cette équipe: il a affirmé vouloir montrer à ses joueurs la puissance et le style de jeu de l’Union et a réaffirmé le respect dû à ce club qui réalise un travail remarquable depuis plusieurs années. Le message est donc clair: ce ne sera pas une promenade, mais une étape que l’Union peut transformer en apprentissage et en expérience utile pour la suite du parcours européen.
Un défi à relever et des marges d’action
Malgré un mercato actif, l’Union est repartie sur des bases solides. Plusieurs cadres ont quitté le club, comme Anthony Moris, Franjo Ivanović, Noah Sadiki, Charles Vanhoutte, Koki Machida ou Alessio Castro-Montes, mais le staff a su réinventer l’effectif sans perdre de sa dynamique. Au classement de la Pro League, l’équipe occupe de nouveau la première place après sept journées, avec une série solide et une impressionnante régularité.
La cellule de recrutement a encore misé sur des valeurs sûres du championnat belge et a renforcé l’entrejeu avec Rob Schoofs (Malines) et Adem Zorgane (Charleroi). En attaque, une jeune pépite venue d’un championnat voisin a été intégrée, même si elle manquera les deux premières journées de Ligue des champions en raison d’un carton rouge survenu avant le transfert. Le club a aussi pu compter sur le lien avec Brighton, qui apporte des éléments à l’échelle européenne, comme le gardien Kjell Scherpen, déjà auteur de plusieurs feuilles propres en début de saison.
Côté effectif, le staff doit composer avec plusieurs blessures: Mohammed Fuseini a été retiré de la liste UEFA et remplacé par Marc Giger, Sofiane Boufal souffre encore des ischio-jambiers et le capitaine Christian Burgess est encore en revalidation après une opération au pied. Il est probable que le brassard passe à Kevin Mac Allister lors des rencontres européennes. Malgré ces absences, l’Union a démontré son aptitude à répliquer face à des adversaires d’importance et a déjà infligé des victoires importantes, notamment contre Anderlecht et Dender, démontrant une capacité à gérer la pression et à poursuivre son chemin en Europe.
Dans l’optique du long terme, Fedde Leysen, arrivé comme nouveau cadre de défense à trois et formé au PSV Eindhoven, affirme une mentalité sans concession: « Pas de sentiments, j’y vais pour gagner ! » Cette mentalité est à l’image du collectif unioniste, qui entend faire valoir son identité et ses fondamentaux sur la scène européenne, tout en restant fidèle à son esprit de groupe et à son développement durable.
À mesure que l’Union s’avance en Ligue des champions, le public et les observateurs scrutent les premiers pas de l’équipe sur la scène européenne: l’objectif est clair, profiter de cette expérience pour progresser, gagner en maturité et montrer que la Belgique peut rivaliser sur le long terme avec les meilleurs clubs d’Europe. Dans le même temps, l’équipe continue d’affirmer son caractère et sa capacité à défendre ses couleurs avec enthousiasme et discipline, tout en restant un symbole de la montée du football belge sur la scène continentale.









