Le procès de Luis Rubiales, l’ancien président de la Fédération espagnole de football, a débuté ce lundi 3 février. La joueuse Jenni Hermoso a témoigné, affirmant qu’elle n’avait pas consenti au baiser qu’il lui a imposé après la victoire de l’Espagne lors du Mondial féminin en 2023. Elle s’est exprimée sur le manque de respect qu’elle a ressenti *« en tant que femme »* et a insisté sur le fait qu’elle ne souhaite embrasser que lorsqu’elle le décide.
Témoignage évocateur de Jenni Hermoso
Jenni Hermoso, 34 ans, a déclaré devant l’Audience nationale à San Fernando de Henares, près de Madrid : *« Je me suis rendu compte que mon patron m’embrassait et cela ne se fait pas, ça ne devrait jamais arriver dans aucun secteur social ou professionnel. »* Sa déclaration a duré plus de deux heures, au cours desquelles elle a évoqué les conséquences émotionnelles de cette agression, disant : *« Jusqu’à aujourd’hui, j’ai l’impression que ma vie est en stand-by. »*
Elle a décrit le baiser comme ayant *« gâché l’un des plus beaux jours de ma vie »*, alors que des images de célébration la montrant souriante circulaient sur les réseaux sociaux. L’affaire a pris une ampleur considérable, entraînant des pressions de la fédération pour atténuer le scandale.
Pratiques controversées au sein de la Fédération
Jenni Hermoso s’est plainte de se sentir *« totalement abandonnée par la Fédération »* après incident. Des témoignages ont révélé des tentatives de la RFEF pour faire taire les critiques, avec des responsables tentant de convaincre la joueuse de minimiser l’incident.
Elle a raconté avoir demandé à son agent de contacter la fédération pour mettre fin aux pressions, des demandes qui provenaient de divers responsables de la RFEF. Patricia Pérez Requena, responsable presse de la Fédération, a aussi été entendue, décrivant le climat de pression exercé sur Hermoso.
Attente d’un verdict
Le procès de Luis Rubiales, qui fait face à des accusations d’agression sexuelle et de coercition, doit se poursuivre jusqu’au 19 février. Les procureurs ont requis une peine de prison de deux ans et demi à son encontre.
Rubiales, 47 ans, a tenté de justifier ses actions en les qualifiant de *« bisou de célébration entre deux amis »* et a nié toute pression sur la joueuse. Ses co-accusés, l’ex-sélectionneur de l’équipe féminine Jorge Vilda et deux anciens responsables de la RFEF, pourraient également faire face à des peines de prison pour leur rôle dans les pressions exercées sur Hermoso.









