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Luis Rubiales : appel rejeté contre sa suspension de 3 ans
Le TAS rejette l'appel de Luis Rubiales contre sa suspension de 3 ans pour avoir embrassé Jenni Hermoso sans consentement.
La Cour d’Arbitrage pour le Sport (CAS) a rejeté vendredi l’appel de l’ancien président de la fédération espagnole de football, Luis Rubiales, contre une suspension de trois ans imposée par la FIFA. Cette sanction fait suite à un incident survenu lors de la finale de la Coupe du Monde Féminine 2023, où Rubiales avait embrassé sans son consentement la joueuse espagnole Jenni Hermoso.
Les détails de la décision
La décision du CAS est intervenue un jour après que Rubiales ait été reconnu coupable d’agression sexuelle envers Hermoso. En conséquence, il a été condamné à une amende de plus de 10 000 euros et est interdit de s’approcher à moins de 200 mètres de la joueuse ou de communiquer avec elle pendant un an. Initialement, la FIFA avait suspendu Rubiales en octobre 2023, l’interdisant de travailler dans le football jusqu’après la Coupe du Monde masculine de 2026.
Les justifications du CAS
Le panel du CAS a conclu que la conduite de Rubiales lors de la finale de la Coupe du Monde Féminine constituait des violations graves du Code disciplinaire de la FIFA, affirmant qu’il n’y avait aucune raison de considérer la sanction comme disproportionnée. Selon la cour, la sanction imposée est jugée raisonnable et proportionnelle.
Les déclarations de Jenni Hermoso
Jenni Hermoso a témoigné devant le tribunal, affirmant qu’elle « n’avait jamais » consenti au baiser et qu’elle s’était sentie « irrespectée » par le geste de Rubiales, qui a « terni l’un des jours les plus heureux de ma vie. » Rubiales, pour sa part, a reconnu lors du procès qu’il avait commis une erreur, déclarant qu’il aurait dû adopter un rôle plus institutionnel.
Les implications juridiques et sociales
Le Procureur avait demandé deux ans et demi de prison pour Rubiales pour agression sexuelle, en plus d’accusations de coercition. Cependant, il a été acquitté de ce chef d’accusation. Rubiales a déclaré être victime d’une « chasse aux sorcières » orchestrée par des « féministes fausses ». L’incident a suscité de vives réactions en Espagne sur le sexisme persistant dans le sport.
Le témoignage de Rubiales
Lors de son témoignage, Rubiales s’est dit « totalement sûr » que Hermoso avait consenti au baiser. Il a décrit cet acte comme un « geste d’affection » pour célébrer une victoire historique, ajoutant qu’il ne serait pas comparable à d’autres célébrations, notamment avec des joueurs masculins. Il a également reconnu que son geste n’était pas illégal ni immoral, mais a admis que c’était une erreur.
Répercussions et pressions
Après la révélation de l’incident, Rubiales a démissionné de son poste de président sous la pression de l’opinion publique. Cette affaire a mis en lumière les problèmes de sexisme au sein du sport et a déclenché des discussions sur le consentement et le respect dans les interactions professionnelles.
Les accusions des co-accusés
Trois co-accusés de Rubiales, dont l’ancien entraîneur de l’équipe féminine, Jorge Vilda, et d’autres responsables, ont également été déclarés non coupables des accusations de coercition. L’affaire a suscité des débats profonds sur le comportement approprié au sein de la fédération et dans le sport en général.
Cette affaire demeure emblématique des tensions autour des normes sociales et professionnelles dans le monde du sport, et elle a conduit à une prise de conscience accrue des questions de consentement et de respect.