France
Malgré une victoire juridique qui lui permet de rester en Ligue 1, l’Olympique lyonnais n’a pas encore tiré un trait sur ses difficultés financières. La décision de la commission d’appel de la DNCG, le gendarme financier du football français, de maintenir le club dans l’élite a été accueillie comme un soulagement, mais l’OL doit désormais faire face à une période de rigueur pour assurer sa stabilité à long terme.
Une gestion financière sous haute surveillance
Pour continuer à évoluer en Ligue 1, le club doit impérativement respecter des règles strictes concernant sa masse salariale et ses investissements. Selon les informations du journal L’Équipe, l’OL a présenté une somme de 124 millions d’euros pour obtenir le feu vert de la DNCG, comprenant 87 millions en numéraire et 37 millions sous forme de garanties. Cette somme, proche de celle initialement proposée, témoigne de la volonté du club de rassurer les instances financières.
Ce plan de financement s’inscrit dans une volonté de crédibiliser la gestion sportive, notamment en rassurant sur l’absence de retour de l’homme d’affaires américain John Textor, récemment écarté de la gestion. La direction lyonnaise doit désormais réduire considérablement ses dépenses, notamment sa masse salariale, qui doit passer d’environ 160 millions à environ 75 millions d’euros. Une telle réduction pourrait impliquer la vente de certains joueurs clés, tels que Malick Fofana, Lucas Perri ou encore Corentin Tolisso, afin d’alléger la fiche de paie.
Un centre de formation en difficulté
Face à ces contraintes financières, l’OL doit aussi repenser sa stratégie de développement, notamment en s’appuyant davantage sur sa formation. Historiquement, le club a été un vivier de talents internationaux comme Karim Benzema, Alexandre Lacazette ou Samuel Umtiti. Cependant, ces dernières années, le centre de formation lyonnais a connu une baisse de performance, avec un impact direct sur la qualité de ses jeunes joueurs. Lors de la saison 2024-2025, le temps de jeu des jeunes formés à Lyon en Ligue 1 n’a atteint qu’une minute, celle de Téo Barisic lors de la dernière journée.
De plus, selon le classement annuel publié par la Fédération française de football (FFF) depuis 2021, l’OL ne figure plus dans le top deux des centres de formation, se classant désormais au quatrième rang, derrière Rennes, le Paris Saint-Germain et Monaco. Cette situation soulève des questions quant à la capacité du club à produire de futurs talents pour rester compétitif.
Les enjeux européens et financiers
Au-delà du championnat, l’OL doit également gérer ses obligations en compétitions européennes. La qualification pour la prochaine Ligue Europa a déjà permis de générer plus de dix millions d’euros, mais le club doit respecter un accord avec l’UEFA pour garantir sa viabilité financière. Il lui est notamment demandé de renforcer sa liquidité en injectant 60 millions d’euros avant le 15 juillet 2025, sous forme de fonds propres, faute de quoi il risque une exclusion des compétitions européennes.
Ce contexte impose à l’Olympique lyonnais de trouver rapidement des solutions pour répondre à ces exigences. La gestion de ses finances, la vente éventuelle de certains joueurs ou la restructuration de ses ressources seront des étapes cruciales pour éviter que le maintien en Ligue 1 ne se transforme en une bombe à retardement.
