France
Loïs Boisson, une étoile montante du tennis français en demi-finale de Roland-Garros
À seulement 22 ans, Loïs Boisson s’apprête à écrire une page exceptionnelle de son parcours en atteignant la demi-finale de Roland-Garros, une étape inattendue pour cette joueuse jusque-là peu connue du grand public. Classée à la 361e place mondiale avant le début de la compétition, la Française a su faire parler d’elle en éliminant des adversaires de renom et en laissant une impression durable sur le tournoi parisien.
Un parcours remarquable jusqu’en demi-finale
Invitée à participer à Roland-Garros par les organisateurs, Boisson a su profiter de cette opportunité pour se distinguer. Elle a commencé son aventure en battant la Belge Elise Mertens, classée 24e mondiale, lors du premier tour. Ensuite, elle a poursuivi sur sa lancée en écartant des joueuses moins bien classées, Anhelina Kalinina (113e) et Elsa Jacquemot (138e). Mais c’est surtout sa victoire contre la numéro 3 mondiale, Jessica Pegula, en huitièmes de finale, qui a marqué les esprits, défiant toutes les attentes.
Elle a également dominé la Russe Mirra Andreeva, 6e mondiale, en quarts de finale, confirmant ainsi son talent et sa progression fulgurante. En seulement une semaine, cette joueuse jusque-là discrète a gagné près de 300 places au classement mondial, se positionnant désormais autour de la 65e place et devenant la meilleure française du moment, surpassant même Caroline Garcia, qui a brillé en 2022.
Une jeune talent façonnée par la terre battue
Fille d’un ancien basketteur professionnel, Yann Boisson, Loïs a débuté le tennis à l’âge de huit ans. Son style de jeu, marqué par un coup droit puissant et une grande capacité de variation, lui confère un avantage certain sur la terre battue, surface où elle se sent particulièrement à l’aise. Son jeu évoque celui de certains joueurs espagnols, avec une balle qui gicle et une technique orientée vers la rotation et la puissance.
Son entraîneur, Guy Forget, ancien capitaine de la Coupe Davis, souligne la qualité de son revers et son jeu de terre battue, qu’il compare à celui de Lorenzo Musetti, 7e mondial. Kim Clijsters, ancienne numéro un mondiale, apprécie également sa capacité à faire tourner la balle et à dominer ses adversaires grâce à son coup droit spécifique à la surface ocre.
Un défi de taille face à Coco Gauff
Ce jeudi, Loïs Boisson affronte la jeune Américaine Coco Gauff, numéro 2 mondiale, pour une place en finale. Ce match représente une étape cruciale dans sa carrière, mais aussi la reconnaissance d’un talent qui a su s’imposer face à des joueuses de haut niveau. Sa victoire contre Jessica Pegula, lors des quarts, lui a permis de faire un bond spectaculaire dans la hiérarchie mondiale, et une qualification en finale pourrait lui ouvrir les portes du top 30.
Un parcours marqué par la résilience
Le chemin de Boisson n’a pas toujours été facile. En 2021, elle a été éliminée lors des qualifications de Roland-Garros à trois reprises, mais elle n’a jamais abandonné. En 2024, après avoir remporté plusieurs tournois sur terre battue, elle avait presque obtenu une invitation directe au tableau principal, avant de se blesser gravement en s’arrachant le ligament croisé du genou gauche, à seulement deux semaines du début du tournoi. Sa rééducation a duré neuf mois, mais sa détermination l’a menée jusqu’à cette demi-finale historique.
Les anciens joueurs et experts saluent sa ténacité et son jeu, qui s’exprime pleinement sur cette surface. Pauline Parmentier, dernière Française à atteindre les huitièmes de finale en 2014, considère cette performance comme un exploit, fruit d’une longue période de travail et de résilience.
Un style de jeu qui séduit
Discrète en dehors du court, Boisson privilégie la concentration et la simplicité. Son tennis repose sur un coup droit lifté puissant, une variation tactique et une capacité à prendre la balle tôt ou tard, selon la situation. Son jeu de terre battue, à la Lorenzo Musetti, lui permet d’exploiter la rotation et la giclée de balle pour déstabiliser ses adversaires.
Les observateurs, comme l’ancien capitaine Guy Forget ou Kim Clijsters, louent sa capacité à couvrir le terrain et à varier ses coups, ce qui lui donne un avantage certain face à des joueuses expérimentées. Jo-Wilfried Tsonga, autre figure du tennis français, souligne sa capacité à jouer haut, à prendre la balle en avance ou en retard, et à faire preuve d’une grande intelligence tactique.
Une perspective incroyable
Avec cette performance exceptionnelle, Loïs Boisson pourrait devenir la première Française depuis Marion Bartoli en 2011 à atteindre la finale de Roland-Garros. Si elle parvient à se qualifier pour la dernière étape, elle pourrait même se rapprocher du top 30 mondial, une progression remarquable pour une joueuse qui, il y a peu, était encore largement inconnue du grand public.
Un épisode marquant de cette aventure s’est déroulé en avril dernier, lors d’un match à Rouen. Alors que Boisson dominait la Britannique Harriet Dart, celle-ci s’est plainte de son odeur corporelle, demandant à l’arbitre de lui dire de mettre du déodorant. La scène, largement relayée sur les réseaux sociaux, a suscité de nombreuses réactions, et Dart a présenté ses excuses, expliquant que ses propos étaient impulsifs. Boisson, quant à elle, a pris cet incident avec humour, partageant une photo avec un déodorant Dove et proposant une collaboration à la marque.
