Loïs Boisson : Ascension, Gains et Défis Sur Surfaces Diverses
Après avoir été éliminée jeudi aux portes de la finale de Roland-Garros par Coco Gauff, Loïs Boisson doit encore digérer ces dix jours exceptionnels qui ont marqué sa carrière. Cette performance remarquable lui ouvre désormais de nouvelles perspectives dans le monde du tennis professionnel.
Un changement de statut majeur
Initialement classée 361e à la WTA avant le début du tournoi, la jeune Française va faire un saut spectaculaire dans le classement mondial. Dès lundi prochain, elle devrait intégrer le top 100, probablement autour du 65e rang, ce qui représente une progression de près de 300 places. Cette avancée la place désormais en tant que numéro un française, une étape clé dans sa carrière.
« Atteindre la demi-finale d’un Grand Chelem, c’est une expérience qui change une vie, qui modifie une trajectoire », confie Nathalie Dechy, ancienne joueuse de haut niveau ayant atteint le dernier carré de l’Open d’Australie en 2005. « Ces émotions sont exceptionnelles. Cependant, la difficulté réside dans la constance. La semaine suivante, tout le monde analysera son jeu, et il faudra faire face à une nouvelle pression. »
Un jackpot financier à gérer intelligemment
Au début de l’année, Loïs Boisson avait lancé un appel aux dons pour financer ses déplacements et sa reprise en main. Sa cagnotte n’avait pas dépassé 100 euros. Mais après sa performance à Roland-Garros, elle va empocher au minimum 690 000 euros, une somme bien loin de ses gains en carrière qui s’élèvent jusqu’ici à environ 130 000 euros.
En plus de cette récompense, ses revenus issus du sponsoring, notamment les patchs qu’elle porte sur ses vêtements lors des matchs, devraient lui permettre d’alléger ses finances. La jeune joueuse, soutenue par la Fédération française de tennis (FFT), pourra désormais investir dans sa structure d’entraînement et renforcer son staff.
« Elle va pouvoir se structurer davantage, ce qui lui donnera un vrai coup de pouce », résume Nathalie Dechy. Son entraîneur Florian Reynet et son préparateur physique Sébastien Durand pourraient également bénéficier d’un soutien accru dans les semaines à venir.
Une nouvelle organisation à envisager
Sa progression dans le classement implique aussi de revoir son calendrier et d’envisager la découverte de nouvelles surfaces. Malheureusement pour elle, le cut pour Wimbledon (du 30 juin au 13 juillet) est déjà passé, et elle devra passer par les qualifications pour tenter d’accéder au tableau principal, étant donné son classement protégé de 152e, suite à sa blessure au genou l’an dernier.
Après sa victoire contre Jessica Pegula, elle a d’ailleurs décidé d’adresser une demande écrite à la Fédération britannique pour obtenir une invitation spéciale à Wimbledon, espérant ainsi participer à son premier Grand Chelem sur gazon.
Adapter son jeu aux autres surfaces
Un autre défi majeur l’attend : l’adaptation de son jeu à différentes surfaces. Si sa maîtrise de la terre battue est reconnue, elle doit encore améliorer ses performances sur dur, où elle affiche actuellement un ratio de 14 victoires pour 15 défaites sur le circuit ITF. Sur surfaces rapides, elle doit notamment s’habituer à jouer plus rapidement, avec moins de temps pour effectuer ses coups liftés, ce qui complique la tâche.
Nathalie Dechy reste confiante : « Sur d’autres surfaces, il faut adopter une tactique différente, mais les spécialistes, comme Rafael Nadal, ont montré qu’il était possible de jouer sur tous types de terrains. La clé est la rigueur dans l’entraînement et l’adaptation. »









