L’impact écologique du football : des émissions de CO₂ alarmantes
Chaque année, l’industrie du football émet une quantité de CO₂ équivalente à celle de l’Autriche. Alors que les instances sportives semblent hésiter à agir, les effets du changement climatique se manifestent déjà sur les terrains du monde entier.
Des émissions alarmantes de CO₂
Une étude récente publiée par le New Weather Institute révèle que le football génère entre 64 et 66 millions de tonnes de CO₂ équivalent chaque année, soit l’équivalent de la combustion de 150 millions de barils de pétrole. Ces émissions proviennent principalement de trois sources : les déplacements des supporters, la construction des stades et les partenariats avec des entreprises polluantes.
Les entreprises telles que Qatar Airways, sponsor du Paris Saint-Germain, et Emirates, lié au Real Madrid, utilisent leur visibilité dans le monde du sport pour promouvoir leurs activités à forte empreinte écologique, ce qui représente environ 75 % des émissions du secteur.
L’impact sur les compétitions
Lors d’une Coupe du monde masculine, les matchs peuvent générer entre 44 000 et 72 000 tonnes de CO₂, équivalent aux émissions de 31 000 à 51 500 voitures sur une année au Royaume-Uni. Dans le contexte de l’augmentation du nombre d’équipes – de 32 à 48 en 2026 – le transport aérien pourrait représenter jusqu’à 86 % des émissions lors des compétitions, avec la récente Coupe du monde au Qatar surnommée le « Mondial de l’avion ».
Des conséquences déjà visibles
Les conséquences du changement climatique sur le football sont apparentes, avec des stades inondés et des matchs annulés. Des joueurs témoignent de l’impact direct du changement climatique sur leur sport. David Wheeler, joueur au Wycombe Wanderers FC, souligne l’importance de préserver le football pour les générations futures.
Tessel Middag, joueuse néerlandaise, ajoute que chaque signe de détérioration sur le terrain doit être pris au sérieux et que le football a une responsabilité énorme en matière de changement climatique.
Les appels à l’action
Les instances dirigeantes, comme la FIFA et l’UEFA, ont annoncé des objectifs de réduction des émissions d’ici 2030. Cependant, ces engagements sont souvent contredits par la poursuite de partenariats avec des entreprises polluantes.
Des initiatives émergent cependant. Le club de Forest Green Rovers en Angleterre se nourrit d’énergies renouvelables et propose une alimentation 100 % végétale. Ces modèles pourraient être adaptés par d’autres clubs pour limiter leur empreinte carbone.
Une nécessité de changement
La nécessité d’actions concrètes est plus pressante que jamais. Les experts appellent à des compétitions régionales pour réduire les déplacements, à mettre fin aux accords de sponsoring avec les géants des énergies fossiles, et à repenser la mobilité des supporters. Le football doit devenir un acteur du changement plutôt que de continuer à alimenter une industrie polluante.