France
Nicolas de Tavernost est monté mardi midi sur la scène du studio 104 de la Maison de la radio et de la Musique, l’air détendu et en costume gris, comme le VRP de Ligue 1+, le nouveau diffuseur majeur du championnat de France. Il pilote LFP Media et doit vendre la diffusion de la manière la plus efficace possible afin de générer des revenus pour les clubs qui participent à l’élite nationale.
Malgré un démarrage prometteur pour la chaîne — 1,026 million d’abonnés annoncés au 15 septembre — Tavernost rappelle que les deux premières saisons seront difficiles. Les clubs percevront peu d’argent durant cette période, avec une projection d’environ 170 millions d’euros de chiffre d’affaires pour le premier exercice.
Déjà proche de l’objectif de 1,15 million d’abonnés à la fin de la première année, il réaffirme l’objectif de 2,25 millions d’abonnés à l’issue de la quatrième saison, soit à l’été 2029. Il indique aussi qu’il envisage de chercher des partenaires pour financer et développer Ligue 1+, sans évoquer formellement un rachat par un grand groupe.
BeIN Sports est présenté comme un partenaire et un adversaire à la fois. Le patron de LFP Media souligne un tarif attractif grâce aux offres de lancement et au modèle d hyper distribution, en dépit de l’absence du groupe Canal+. Après deux périodes de discussions avec Canal+, un accord n’a pas été trouvé et Canal+ poursuit une procédure estimée à 660 M€, avec une instruction qui débutera fin novembre.
Le duo beIN et LFP est « partenaire et adversaire en même temps » sur les conditions de programmation du match détenu par le diffuseur beIN. BeIN ne souhaite pas de restrictions dans le choix du meilleur match du week-end et veut supprimer les limitations qui restreignent le nombre d’occurrences d’une même équipe. Dans le contrat signé il y a un an, beIN souhaite enlever ces restrictions et cela a des répercussions sur le choix des matches de Ligue 1+. BeIN porte également une action pour préjudice et ne règle pour l’instant qu’une partie des montants des échéances de cette saison.
Le tribunal des affaires économiques de Paris doit trancher sur ces points à la fin du mois, puis se prononcer sur le fond plus tard. Tavernost précise qu’une analyse très précise sera conduite pour savoir s’il est préférable pour la Ligue d’avoir un match vendu à l’unité (78,5 M€ à beIN) et huit autres par Ligue 1+ ou d’obtenir l’exclusivité. La décision sera prise assez rapidement avec les clubs.
Si Ligue 1+ venait à récupérer l’affiche de beIN Sports dès l’été prochain, le tarif de l’abonnement augmenterait : « S’il y a le 9e match, ce ne sera pas le même prix, il y aura une montée en puissance. »
De Tavernost : « Nous voulons 2,25 millions d’abonnés à Ligue 1+ à la fin de la quatrième saison ».
