L'Euro féminin 2025 en Suisse : un tournant pour le football féminin

L’Euro féminin 2025 en Suisse : un tournant pour le football féminin

La Suisse accueille l'Euro féminin 2025, une étape clé pour le développement du football féminin et la visibilité du sport en Suisse.

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La Suisse se prépare à accueillir l’Euro féminin 2025, un événement qui pourrait marquer un tournant pour le football féminin dans le pays

Depuis plusieurs semaines, l’équipe nationale féminine de football de Suisse s’entraîne dans des lieux emblématiques comme Thoune, Macolin ou Saint-Gall, situés au pied des montagnes, dans l’espoir de donner un coup de projecteur à leur parcours. Organisé du 2 au 27 juillet, l’Euro féminin 2025, qui se déroule pour la première fois en Suisse, représente une étape cruciale pour le développement du football féminin dans le pays, souvent considéré comme un outsider dans cette discipline.

Avant d’affronter la Norvège lors du match d’ouverture prévu mercredi 2 juillet au Parc Saint-Jacques de Bâle à 21 heures, la sélection helvète a mis fin à une série de huit rencontres sans victoire en s’imposant 4-1 face à la République tchèque lors d’un match amical à Winterthur. Ce succès, bien que modeste, permet à la Suisse d’aborder cette compétition avec plus de sérénité, d’autant que la fédération nationale a investi beaucoup dans sa préparation.

Une volonté forte de développement du football féminin

Depuis l’attribution de l’organisation de l’Euro 2025 en avril 2023, l’Association suisse de football (ASF) a placé le développement du football féminin au cœur de ses priorités. Sous la direction de Dominique Blanc, président de l’ASF depuis six ans, la fédération a lancé un ambitieux programme visant à faire doubler le nombre de licenciées féminines d’ici 2027, en passant de 40 000 à 80 000, tout comme le nombre d’arbitres féminines, actuellement de 134.

Pour mener à bien cette mission, l’entraîneure suédoise Pia Sundhage, ancienne figure emblématique du football international, a été nommée en janvier 2024. Forte de son expérience à la tête des États-Unis (2008-2012) et du Brésil (2019-2023), elle a exprimé son enthousiasme face à ce projet. Sa mission : créer rapidement une dynamique forte, qui puisse faire rayonner le football féminin suisse et attirer davantage de jeunes joueuses dans les clubs.

Un défi de taille pour une équipe encore en construction

Classée 23e au classement mondial de la FIFA, la sélection suisse doit encore faire ses preuves sur la scène européenne. La majorité de ses joueuses évoluent dans des championnats étrangers, notamment en Angleterre, en Allemagne ou en France, ce qui témoigne des difficultés rencontrées pour professionnaliser le football féminin en Suisse. Seules cinq des 23 joueuses sélectionnées jouent cette saison en Suisse, ce qui limite encore la progression locale.

Les joueuses expérimentées, comme Meriame Terchoune, qui a rejoint Dijon en 2022, restent lucides quant aux enjeux. Elle confiait récemment au Monde : « Jouer l’Euro dans notre pays, c’est une grande fierté, mais il faut éviter de reproduire les erreurs du passé, comme celles observées après la Coupe du Monde 2019 en France. » La Suisse bénéficie néanmoins d’un contexte favorable, avec une dotation record de 41 millions d’euros de l’UEFA, la plus importante jamais attribuée pour un Euro féminin, mais doit continuer à progresser pour rattraper ses concurrents européens, notamment l’Angleterre, qui sert de modèle en matière de développement et de professionnalisation.

Une équipe en pleine mutation et des espoirs à l’horizon

Malgré ces défis, la fédération suisse peut compter sur l’émergence de jeunes talents prometteurs, comme Sydney Schertenleib (18 ans) ou Leila Wandeler (19 ans), toutes deux convoquées par Pia Sundhage. La vente de plus de 80 % des billets avant même le début du tournoi témoigne de l’intérêt croissant du public pour cette compétition.

Le match inaugural face à la Norvège sera également marqué par la présence de la star norvégienne Ada Hegerberg, ancienne Ballon d’Or, dont la venue au Parc Saint-Jacques pourrait galvaniser la sélection locale. Avec un stade plein à craquer, la Suisse espère profiter de cette vitrine pour faire progresser son football féminin et ouvrir de nouvelles perspectives pour ses joueuses.

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