Le mouvement ultras de l’AS Saint-Etienne a obtenu un sursis dans la procédure de dissolution engagée à son encontre, suscitant un soulagement dans la ville et au sein du club. Soutenus massivement lors d’une manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes le samedi 29 mars, les groupes Magic Fans et Green Angels ont évité la dissolution à l’issue d’une audition devant la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, tenue le mardi 1er avril au ministère de l’Intérieur.

Un sursis pour les ultras stéphanois
Au cœur d’une politique ferme contre la violence dans les stades initiée fin 2024, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait entamé la procédure de dissolution de plusieurs groupes de supporters, dont les Magic Fans et Green Angels, respectivement fondés en 1991 et 1992. Ces deux groupes totalisent plus de 15 000 membres répartis dans les kop sud et nord du stade Geoffroy-Guichard.
Malgré les accusations de dix faits de violence grave recensés entre 2021 et 2025, le ministère a décidé d’accorder un délai supplémentaire, expliquant vouloir d’abord dialoguer avec les dirigeants de l’AS Saint-Etienne afin d’évaluer les garanties pour un retour au calme durable autour du stade.
Un dialogue favorisé entre club et pouvoirs publics
Le président de l’ASSE, Ivan Gazidis, ainsi que plusieurs membres de la direction du club, avaient fait le déplacement au ministère afin de défendre les groupes ultras devant la commission. Il a été rappelé que le club s’oppose fermement à la dissolution, estimant cette mesure “injuste” et inefficace pour résoudre les problèmes de violence. L’expérience de gestion de violences acquise lors du passage d’Ivan Gazidis au Milan AC a également été avancée comme un atout pour accompagner les efforts en cours.
Le ministère de l’Intérieur a confirmé que les autorités rencontreront de nouveau les dirigeants stéphanois “dans les meilleurs délais” afin d’assurer un cadre propice à la fin des actes de violence aux abords du stade.
Une décision contrastée pour les autres groupes ultras
Si les Magic Fans et Green Angels bénéficient de cette trêve, la commission a, en revanche, tranché pour la dissolution imminente de Légion X, un groupe ultra lié au Paris FC, club de Ligue 2 récemment racheté par la famille Arnault. Ce groupuscule est accusé d’avoir été à l’origine d’incidents graves, notamment une altercation en novembre 2024 après un match contre Rodez, qui avait entraîné quatre blessés à l’arme blanche.
Le Paris FC nie la reconnaissance officielle de Légion X et se félicite de la décision publique prise à son encontre, saluant la volonté des pouvoirs publics d’éradiquer ces violences.
Vers une vigilance maintenue
Malgré ce sursis, l’épée de Damoclès continue de planer au-dessus des groupes ultras stéphanois. Le ministère de l’Intérieur a rappelé que le dossier de dissolution pouvait être rouvert à tout moment si la situation ne s’améliore pas. La menace d’une suspension pour la fin de la saison reste également présente.
L’enjeu reste donc important pour que les supporters de l’AS Saint-Etienne puissent démontrer leur engagement à mettre fin aux violences, tout en conservant leur place dans la vie du club et de la région.









