Les risques de démence chez les footballeurs : étude révélatrice
Une nouvelle étude a révélé que le risque élevé de démence chez les footballeurs professionnels n’est pas lié à leur mode de vie ou à leur santé générale, mais pourrait être attribué aux blessures cérébrales causées par les impacts répétés avec le ballon. Cela souligne l’importance de considérer les effets des coups de tête dans le football.
Le constat alarmant
Selon l’étude menée par le professeur Willie Stewart de l’Université de Glasgow, les footballeurs sont trois fois et demie plus susceptibles de mourir d’une maladie neurodégénérative par rapport à la population générale. Cette recherche souligne qu’il n’existe pas de lien entre ce risque accru et des facteurs de santé ou de mode de vie largement reconnus comme des facteurs de risque de démence.
Éléments de recherche
Le professeur Stewart a précisé : « Nos données suggèrent que cette relation entre les taux plus élevés de maladies neurodégénératives chez les anciens footballeurs professionnels n’est pas influencée par des facteurs de santé générale ». Selon lui, bien que des risques tels que l’alcool, le tabagisme ou le diabète aient été envisagés, ils ne semblent pas contribuer au risque de démence.
Voix des anciens joueurs
Des anciens joueurs de Premier League, comme Gary Pallister et Steve Howey, ont exprimé leurs préoccupations concernant leur santé après des années à effectuer des têtes de balle. Howey, qui fait partie des plaignants dans une action en justice contre les autorités du football, a révélé que des scans avaient montré un déclin cognitif chez lui. Il raconte : « Je frappais le ballon et parfois tout devenait noir ». Cette situation a motivé une action légale de la part de familles de footballeurs, notamment celle de Nobby Stiles, vainqueur de la Coupe du Monde 1966.
Prise de conscience et actions en cours
Judith Gates, une militante de la santé cérébrale, a demandé que la question des coups de tête soit déclarée problème de santé publique. Elle a fondé l’association Head Safe Football après le décès de son mari, Bill, ancien défenseur de Middlesbrough, qui a succombé à une encéphalopathie traumatique chronique (CTE). Son action vise à sensibiliser le public aux dangers des blessures à la tête dans le football.
Données de l’étude
Cette étude, financée par des institutions comme la Football Association et le Medical Research Council, a examiné les dossiers de santé de 11 984 anciens footballeurs et 35 952 personnes de la population générale en Écosse. Les chercheurs ont comparé plusieurs facteurs de risque de démence, tels que le tabagisme, les troubles dépressifs et l’obésité. Les résultats indiquent que les anciens footballeurs présentaient un risque inférieur d’alcoolisme, de tabagisme, de diabète et d’obésité par rapport à la population générale.
Réactions et implications future
Le rapport a été perçu comme un tournant dans la conversation sur la santé cérébrale dans le football. Le FA a déclaré continuer à investir dans des projets de recherche afin de mieux comprendre ce problème. De plus, la Professional Footballers’ Association s’est engagée à soutenir les anciens joueurs concernés par des affections neurodégénératives.