Arsenal, encore une fois deuxième de la Premier League, se trouve à un carrefour crucial de son développement sous la direction de Mikel Arteta. Si l’arrivée d’un attaquant s’impose clairement, le club londonien doit également réfléchir aux autres secteurs à renforcer pour franchir un palier et enfin concrétiser ses ambitions.
Une progression visible mais des ambitions toujours en suspens
Après deux saisons consécutives en position de dauphin, Arsenal s’apprête à boucler une nouvelle campagne à la deuxième place du classement. Mikel Arteta affirme : « Je pense que nous sommes sur la bonne trajectoire ». Pourtant, derrière ce constat, la réalité est plus nuancée. Arsenel stagne en termes de classement et voit même son total de points diminuer, ce qui laisse planer le doute quant à son réel progrès.
Cependant, sur la scène européenne, le club a franchi un cap significatif, notamment avec une victoire marquante face au Real Madrid en Ligue des Champions. Arsenal côtoie désormais l’élite du football continental, sans pour autant encore « remporter quelque chose ».
Selon Arteta, sur les trois dernières saisons, seul Manchester City, considéré comme la meilleure équipe de l’histoire, a totalisé plus de points qu’Arsenal. La saison écoulée a, néanmoins, été marquée par des blessures impactantes, freinant le projet à un moment clé.
Des pertes à compenser et des choix stratégiques à faire
Avec la fin des contrats de plusieurs joueurs et le retour de prêts, l’effectif va subir des changements importants. Kieran Tierney et Jorginho ont eu droit à un dernier match avec les Gunners contre Newcastle, tandis que Raheem Sterling, peu utilisé, s’en ira sans véritable adieu sportif. Le gardien prêté Neto quittera également l’équipe.
La vente d’Oleksandr Zinchenko pourrait constituer une source de revenus intéressante, même si Arsenal a souvent eu du mal à valoriser ses départs par le passé.
Dans l’entrejeu, l’arrivée probable de Martin Zubimendi est attendue, bien que la prolongation de Thomas Partey pourrait modifier ce plan. Malgré tout, Arteta devra veiller à ne pas multiplier les recrutements au même poste, notamment parmi les latéraux gauches.
Un besoin urgent d’un attaquant de classe mondiale
La saison a mis en lumière un déficit criant en attaque. L’absence prolongée de Kai Havertz a affecté la capacité offensive d’Arsenal, tandis que le rôle de buteur a souvent été endossé par des milieux de terrain comme Mikel Merino, auteur de sept buts en son absence.
Arsenal affiche parfois un jeu trop prévisible, avec un manque d’imprévisibilité et de punch dans la finition. Sur 38 rencontres de championnat, ils ont marqué une fois ou pas du tout lors de 18 d’entre elles, un contraste frappant avec des concurrents comme Liverpool.
La créativité est aussi trop concentrée sur Martin Ødegaard, dont la saison a été en dessous des attentes. Du côté des ailiers, Gabriel Martinelli peine à se démarquer face à des défenses regroupées, tandis que Leandro Trossard, bien que performant, devrait plutôt être un joueur de rotation.
Les noms d’Alexander Isak, Viktor Gyökeres ou Benjamin Šeško circulent pour combler ce besoin en pointe, même si Isak semble désormais moins probable.
Des investissements à équilibrer dans plusieurs secteurs
Au-delà de la recherche d’un attaquant, Arsenal devra évaluer ses besoins en milieu de terrain créatif, en ailier gauche de haut niveau et peut-être en gardien de but. Le budget transfert, évoqué autour de 170 à 230 millions d’euros, devra être utilisé avec discernement selon Arteta, qui insiste sur la nécessité de décisions « très intelligentes ».
Le club pourrait également multiplier les recrutements pour pallier le départ de joueurs majeurs tout en cherchant à ne pas alourdir un effectif déjà court.
Malgré tout, l’enjeu fondamental reste la capacité à convertir les matches nuls en victoires, à retrouver une régularité et à viser au minimum les 90 points pour réellement rivaliser avec les meilleurs.
Un moment charnière pour le projet Arteta
La saison à venir apparaît comme un tournant pour Arsenal. La direction de Mikel Arteta souhaite éviter une situation où le club stagnerait sur le plan sportif, à l’image de la fin de l’ère Wenger. Pour cela, la stratégie sur le marché des transferts s’avère déterminante.
Arteta s’engage à donner tout ce qu’il a pour réussir, même s’il refuse de promettre quoi que ce soit : « Je vais donner ma vie ici, tout ce que j’ai. Je vais chercher à tirer le meilleur de chacun. Mais faire une promesse ? Je ne peux pas. » La passion et l’ambition restent intactes, et le rêve d’un titre de Premier League ou de Ligue des Champions demeure le moteur des Gunners.









