Sir Jim Ratcliffe a révélé à quel point la question des salaires des joueurs sera centrale sous son ère à Manchester United, en partageant des détails financiers inédits lors de récentes interviews médias.
Un facteur clé : la disponibilité des joueurs les mieux payés
Contrairement aux pratiques habituelles où les dirigeants restent prudents sur le sujet des salaires, Ratcliffe a ouvert les livres de comptes pour mettre en relief la réussite de Ruben Amorim, entraîneur de Manchester United. Selon ses calculs, les joueurs à la disposition d’Amorim perçoivent des salaires comparables à une équipe de milieu de tableau en Premier League.
Le milliardaire britannique a souligné que sur les huit joueurs les mieux rémunérés du club — parmi lesquels Marcus Rashford, Jadon Sancho, Luke Shaw et Mason Mount — la moitié n’est pas disponible pour Amorim en raison de blessures ou de prêts.
« Si vous regardez les huit joueurs les mieux payés à Manchester United, 50 % ne sont pas disponibles pour Ruben. Si cela arrivait à Manchester City ou Liverpool, la situation serait très différente », a-t-il déclaré aux médias britanniques.
Le rapport salaires/revenus, un point positif pour United
Malgré ces absences, Manchester United affiche un des ratios salaires sur chiffre d’affaires parmi les plus faibles de la Premier League, une constante depuis plusieurs saisons. Le club a donc une structure salariale saine comparée à ses concurrents directs.
Pourtant, la difficulté réside dans le fait que les joueurs les mieux payés ont souvent été indisponibles sur de longues périodes, ce qui impacte la performance globale de l’équipe.
Le cas exemplaire de Luke Shaw
Luke Shaw a renouvelé son contrat en avril 2023 pour un salaire estimé à environ 230 000 euros par semaine, bonus inclus. À cette époque, il était un pilier de l’équipe, avec une grande implication dans les matchs clés, notamment en Ligue Europa et dans les compétitions nationales.
Cependant, son historique de blessures, notamment depuis sa fracture à la jambe en 2015, est réapparu en 2023-2024. Il a ainsi connu plusieurs problèmes musculaires, limitant sa participation à 15 matchs toutes compétitions confondues. Shaw n’a plus joué pour United depuis sa sortie sur blessure au match face à Luton Town le 18 février 2024.
Bien que revenu à temps pour l’Euro avec l’Angleterre durant l’été précédent, une nouvelle blessure au mollet durant la pré-saison l’a tenu éloigné jusqu’à la première rencontre d’Amorim en novembre. Malgré des tentatives de retour en jeu, une récidive a été annoncée sur ses réseaux sociaux, déplorant une période difficile, poussant le club à adopter une approche prudente pour sa réhabilitation.
Shaw a bénéficié d’un temps de récupération au soleil, au Qatar, et son retour à l’entraînement sur les terrains d’entraînement de Carrington serait imminent, mais ce type de situation salariale étendue hors du terrain reste problématique pour les plans financiers et sportifs du club.
Les contrats importants de Rashford et Sancho
Marcus Rashford, au sommet de sa forme, avait signé un contrat majeur en juillet 2023 avec un salaire qui pouvait atteindre 460 000 euros par semaine, incluant bonus. Ce chiffre a été abaissé à environ 375 000 euros du fait de l’absence de Ligue des Champions. Commandé actuellement à Aston Villa en prêt, United continue de verser près de 115 000 euros par semaine malgré son éloignement.
Cette situation n’avait pas été anticipée lors de la signature, mais la baisse de niveau et les performances en entraînement ont conduit à son exclusion sous Ruben Amorim. Rashford a depuis retrouvé du crédit à Aston Villa avec plusieurs passes décisives et un retour en équipe nationale anglaise.
Concernant Jadon Sancho, il avait été recruté en juillet 2021 avec un salaire d’environ 290 000 euros par semaine, en adéquation avec son transfert de 85 millions d’euros. Toutefois, son rendement ayant été insatisfaisant, son prêt à Chelsea se fait avec la prise en charge par United de la moitié de son salaire. Un accord d’achat obligatoire est prévu pour Chelsea à hauteur de 29 millions d’euros, avec une clause de résiliation à 6 millions d’euros.
L’impact des salaires sur la politique de transfert
Sir Jim Ratcliffe a rappelé que le budget salarial de Manchester United pour les joueurs est d’environ 290 millions d’euros, bien en-deçà des 423 millions d’euros de Liverpool ou des 635 millions d’euros de Manchester City. De plus, une part importante de cette masse salariale est immobilisée par des joueurs indisponibles ou prêtés, ce qui limite les options du coach.
Le club a aussi débattu longuement sur le coût et le salaire élevé de Casemiro, qui perçoit plus de 310 000 euros par semaine malgré un temps de jeu limité cette saison. Le Brésilien, qui aura 33 ans en février prochain, est sous contrat jusqu’en juin 2025 avec une année optionnelle.
En parallèle, Bruno Fernandes illustre un modèle de succès pour United. Arrivé en janvier 2020 avec un salaire modéré initial d’environ 115 000 euros par semaine, il a vu son salaire grimper à environ 290 000 euros suite à ses performances impressionnantes, avec un contrat renouvelé jusqu’en 2027.
Une stratégie salariale mesurée pour les jeunes et nouveaux arrivants
Manchester United cherche à être plus rigoureux sur les salaires des nouvelles recrues pour éviter des contraintes similaires à celles vécues sur certains gros contrats. L’exemple d’Antony, prêté actuellement à Majorque avec un salaire supervisé (environ 120 000 euros par semaine) montre cette prudence.
Les jeunes talents comme Kobbie Mainoo et Alejandro Garnacho, formés au club, sont également sous contrats relativement modestes, respectivement autour de 28 000 et 55 000 euros par semaine lors de leurs signatures. Manchester United devra décider s’il les renforce financièrement pour les fidéliser ou s’oriente vers une vente.
Vers une gestion plus efficiente des salaires
La mission claire de Manchester United est de maîtriser les dépenses salariales tout en gardant une équipe compétitive. Ratcliffe a insisté sur la nécessité d’accorder des salaires élevés uniquement aux joueurs clés, affirmant : « Nous payons très bien chez INEOS, mais pas trop de monde très bien. »
Le club examine aussi ses méthodes médicales et renforce la condition physique pour réduire les absences prolongées des joueurs à gros salaires.










