France
La claque est tombée sur les Bleues: leur Euro se termine avant même le tableau final. Porteuses de l’ambition d’imiter le bronze obtenu il y a deux ans, elles partaient en seizièmes de finale en étant tête de série n°3. Mais après un revers 3-2 face aux Pays-Bas, où elles avaient mené 2-0, la France n’a pas réussi à enrayer la spirale négative. Cette élimination précoce rappelle que les Bleues veulent Bleues Euro rebondir et viser un nouveau souffle à l’Euro.
La deuxième rencontre, lundi matin, a été expédiée en peu de temps: l’Espagne a balayé les Bleues 3-0. Les Françaises enchaînent ainsi six défaites d’affilée sur deux jours de compétition et se privent du tableau final. Esseulée en zone mixte à l’issue du match, Camille Lutz, 23 ans, a tenté de desserrer l’étau et d’analyser la situation: « On n’a pas assuré, chacune à notre niveau. On a toutes notre part de responsabilité dans ce résultat. »
Sur l’état d’esprit, Ludovic Remy, l’entraîneur, a répété qu’il n’avait rien à reprocher sur ce volet, mais que les moments clés n’ont pas tourné en faveur de l’équipe: « Sur les moments importants, on n’a pas réussi à faire ce qu’on fait d’habitude, plier les matches. »
Prithika Pavade, 20 ans, a été touchée par le constat: « Le seul truc que je peux dire, c’est qu’on doit faire mieux. On est deux joueuses, Jianan Yuan et moi, avec un peu plus d’expérience, et le niveau qui doit faire basculer ce genre de match. On n’a pas su le faire. »
Les occasions n’ont pourtant pas manqué, puisque les Bleues ont cédé quatre des cinq belles disputées en deux jours, même lorsqu’elles menaient au score. Remy confirmait ce sentiment: « On s’est bagarré, mais les matches ne tournent pas dans le bon sens. Sur l’état d’esprit, je n’ai rien à reprocher aux filles, mais sur les moments importants, on n’a pas réussi à faire ce qu’on fait d’habitude, plier les matches. »
Dimanche, l’équipe avait vu Charlotte Lutz remplacée par sa sœur Camille, sans que le mal ne s’inverse. Bien qu’elles aient remporté autant de sets que les Pays-Bas (11) et même un set en plus en points (12), la vulnérabilité était là. « Je crois que ce match nous a fait mal à la tête », reconnaissait Ludovic Remy.
Stratégie gagnante pour l’Espagne: les Espagnoles ont aligné Maria Xiao et Sofia-Xuan Zhang comme leurs deux gauchères de référence, sachant qu’elles avaient battu Yuan et Pavade récemment. Galvanisées, elles n’ont pas laissé passer leur chance et ont rapidement conclu pour se qualifier en huitièmes de finale dès leur premier match.
Médaillées de bronze aux Championnats du monde en février 2024, puis bronze continental peu après, l’équipe de France enchaîne désormais deux compétitions sans victoires après l’échec au premier tour des Jeux Olympiques, où seule Jianan Yuan avait marqué. Est-ce inquiétant ? Les quatre autres joueuses présentes à Zadar, à 20 ans de moyenne d’âge, n’ont pas dit leur dernier mot. À condition de rencontrer le niveau correspondant à leur statut de n°3 européennes et n°7 mondiales, elles peuvent encore croire en la suite. « On joue pour avoir ce statut-là, il faut l’assumer », affirmait l’aînée des sœurs Lutz, tandis que le coach ajoutait: « Peut-être que c’est l’enchaînement des compétitions qui fait qu’on n’arrive pas à avoir ce supplément d’âme pour aller chercher les matches un peu plus loin. »
« On ne va pas tirer la sonnette d’alarme et tout remettre en question. C’est une bonne claque, mais réussir à rebondir après un échec fait partie du parcours », concluait Remy.
Si l’élimination précoce à Zadar prive les Bleues d’une qualification directe pour les Championnats du monde par équipes, elles resteront tout de même en lice à Londres l’année prochaine (28 avril-10 mai), repêchées grâce à leur classement mondial. En attendant, elles devront reprendre la raquette dès mercredi au Kresimir-Cosic Sports Hall de Zadar pour les matches de classement des Championnats d’Europe, avec les sept autres équipes éliminées. Pas de gaieté de cœur, mais il faut assumer les résultats.
