Leicester risque une lourde sanction pour dépassement des règles PSR

Leicester risque une lourde sanction pour dépassement des règles PSR

Leicester City pourrait être sanctionné par une lourde déduction de points pour dépassement des règles PSR en 2023-24.

Angleterre

Leicester City fait face à une commission indépendante suite à une possible infraction aux règles de rentabilité et de durabilité (PSR) lors de la saison 2023-24. Relégué en Championship, le club risque une lourde sanction, incluant une déduction de points au début de la prochaine saison dans le championnat deuxième division anglais.

Contexte et enjeux du dossier

Cette situation s’inscrit dans un long bras de fer entre Leicester, la Premier League et l’English Football League (EFL), qui régit le Championship ainsi que les divisions inférieures League One et League Two. Au cours d’une période comptable de trois ans, marquée par la montée, la descente et une nouvelle relégation du club, la question de la compétence juridictionnelle a été examinée. Le tribunal a confirmé que la Premier League est habilitée à enquêter sur Leicester pour des violations présumées des règles PSR.

Le club a été rétrogradé le mois dernier, après une saison catastrophique sur le terrain. Il pourrait donc être sanctionné financièrement et par un retrait de points lors de sa prochaine campagne.

Historique des infractions PSR

Depuis la relégation choc en mai 2023, Leicester City lutte pour éviter des sanctions liées aux règles PSR. Malgré un classement dans le top 8 les trois saisons précédentes, le club a déclaré des pertes importantes de 215,2 millions d’euros sur trois ans, alors qu’un plafond de 105 millions d’euros était en vigueur pour cette période avec ajustements liés notamment à la pandémie de Covid-19.

Leicester City en difficulté - Getty Images

En mars 2024, la Premier League les a renvoyés devant une commission pour un dépassement de 19,5 millions d’euros, mais Leicester a remporté un appel en septembre, contestant la compétence de la Premier League à ce moment, puisque le club avait déjà été relégué et n’était pas encore sous la juridiction de l’EFL. Ce verdict a été maintenu par un panel d’arbitrage, mais de nouvelles pertes de 19,4 millions d’euros sur 2023-24 portent le total de pertes à 201,6 millions d’euros, alors que seul un plafond de 83 millions d’euros leur est désormais applicable en raison de leur saison dans le Championship.

Décision du tribunal d’arbitrage

Le panel, composé d’anciens juges de la Cour Suprême et d’un arbitre international, a tranché deux points majeurs : d’une part s’il y avait eu erreur de droit dans la première décision d’appel et d’autre part si la Premier League pouvait mener une enquête sur Leicester en 2023-24 alors que le club évoluait en Championship.

Tribunal d’arbitrage - Getty Images

Sur le premier point, la cour estime que même si l’appel était erroné, la décision initiale n’était pas « perverse » au sens légal et n’a donc pas été annulée. Sur le second point, le tribunal a donné raison à la Premier League : son règlement lui permet d’enquêter sur un club promu lorsqu’une enquête a débuté par l’EFL, ce qui est le cas.

Conséquences possibles pour Leicester

La procédure aurait dû être finalisée cette saison, avec une éventuelle déduction de points déjà appliquée. Mais le refus du club de soumettre ses comptes 2023-24 et les batailles juridiques ont retardé la sanction. Celle-ci tombera donc très probablement en championnat, à la reprise de la saison prochaine.

Leicester a dépassé de 19,4 millions d’euros la limite autorisée pour le cycle triennal, qui est plus contraignant pour une saison en Championship (plafond annuel à 13 millions d’euros au lieu de 35 millions).

Leicester en difficulté financière

Les précédents montrent qu’une infraction aggravée comme celle de Leicester pourrait entraîner une lourde pénalité, à savoir une perte de 12 points minimum, voire plus. La bataille prolongée et le refus de soumettre les comptes laissent penser à une infraction aggravée et donc à une sanction sévère.

De plus, l’EFL pourrait reprendre l’enquête commencée en 2022-23, ce qui complique davantage l’avenir du club, qui pourrait aussi faire face à des embargo de transferts et des budgets limités lors de la prochaine saison.

Comparaison avec les cas Everton et Nottingham Forest

Si ces dossiers concernent tous des dépassements des règles PSR, leurs situations diffèrent notablement. Everton a été pénalisé principalement pour une mauvaise gestion du projet du stade, un recrutement déficient et la perte soudaine de financements à cause de sanctions politiques.

Le cas Nottingham Forest est plus proche dans la mesure où il touche un club promu engagé dans une transition réglementaire. Forest a accepté sa sanction sans contester en s’appuyant sur une vente de joueur clé tardive. Ils ont également cherché à tempérer la pénalité appliquée.

Leicester ressemble davantage au cas Everton par l’effondrement soudain de ses revenus dû à une relégation surprise et une perte conséquente des droits de la Premier League.

Équipe/Saison Points déduits Motif
Sunderland (1890-91) 2 Engagement d’un joueur non enregistré
Arsenal (1990-91) 2 Altercation contre Manchester United
Manchester United (1990-91) 1 Altercation contre Arsenal
Middlesbrough (1996-97) 3 Non-respect d’un match
Portsmouth (2009-10) 9 Entrée en administration
Everton (2023-24) 8 Infractions PSR
Nottingham Forest (2023-24) 4 Infractions PSR

Position de Leicester City

Le club n’a jamais nié un dépassement potentiel des règles PSR, qu’il a reconnu dans ses comptes 2022-23. Mais il a contesté la compétence et le calendrier des autorités chargées de le sanctionner. La récente décision d’arbitrage clarifie que la Premier League supervise le cycle de trois ans jusqu’en 2024.

En janvier, la Premier League n’a pas formulé de charges formelles contre les clubs mais a prévenu que Leicester pourrait être poursuivi après la fin des procédures d’arbitrage. Le club a affirmé son intention de coopérer pleinement.

Ruud van Nistelrooy, manager de Leicester

Implications pour Leicester, les transferts et le staff

Une sanction importante pèserait lourdement sur un club déjà fragilisé par une saison particulièrement difficile. Une partie croissante des supporters conteste la direction du club, pointant du doigt une mauvaise gestion ayant contribué au déclin récent.

Le climat social est tendu et une lourde déduction de points pourrait exacerber la situation.

Sur le marché des transferts, les sanctions PSR ont freiné le recrutement l’été dernier ; l’incertitude actuelle risque de décourager davantage les candidats potentiels et forcera probablement des ventes d’actifs pour respecter les limites budgétaires.

Concernant l’entraîneur Ruud van Nistelrooy, aucune discussion n’a encore eu lieu en vue de la saison 2025-26, laissant penser que le club s’oriente vers une nouvelle direction. Toutefois, attirer un successeur sera difficile face à ce contexte sanctionné et instable.

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source:https://www.nytimes.com/athletic/6369932/2025/05/20/leicesters-psr-points-deductions-explained-2/

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