Leicester et Southampton - le pire match de Premier League ?

Leicester et Southampton : le pire match de Premier League ?

Leicester et Southampton signent un match historique, mais pour les mauvaises raisons, dans une saison catastrophique en Premier League.

Royaume-Uni

Il a été surnommé « El Crapico ! » — un jeu de mots ironique mêlant le nom du derby anglais à la qualité déplorable du match. Martin Sanders, supporter inconditionnel de Southampton depuis 34 ans, en rit malgré tout. Mieux vaut en rire qu’en pleurer ces temps-ci.

Une heure avant le coup d’envoi au King Power Stadium, Southampton, avant-dernier de Premier League, reçoit Leicester, dernier du classement. Pourtant, ce score ne dit qu’une moitié de l’histoire.

Une rencontre historique… pour sa médiocrité

À la veille de la rencontre, un tabloïd britannique titrait « Le pire match de l’histoire de la Premier League ». En effet, jamais deux clubs aussi mal classés à ce stade de la saison (seulement 29 points cumulés et 51 défaites combinées) ne s’étaient affrontés si tard dans la compétition.

Fait étonnant, malgré la situation, des écharpes bicolores étaient toujours en vente à l’extérieur du stade, comme pour garder un peu d’espoir ou d’humour dans cette période difficile.

Écharpes des supporters de Southampton et Leicester

La journée semblait promise à un humour noir, et malheureusement, l’arbitre du match, David Webb, en sera lui aussi la vedette, lors de ses débuts en Premier League à 49 ans. Il sera accidentellement renversé par Jordan Ayew de Leicester.

Un moment surréaliste survint quand Jamie Vardy stoppa la rencontre en soufflant dans le sifflet de Webb, toujours accroché au poignet de l’arbitre gisant sur le terrain.

Les supporters des deux camps chantaient : « On veut notre arbitre ! », avant que Webb soit sorti par les équipes médicales. Le quatrième arbitre, Sam Barrott, prit sa place 12 minutes plus tard sous les huées et chants de « Who the f***ing hell are you? ».

Une saison catastrophique pour Leicester et Southampton

Il est difficile de décrire la désolation que représente pour ces deux clubs cette saison 2024-2025, d’autant plus inquiétante si l’on considère les sommes engagées : environ 100 millions d’euros pour Southampton et 80 millions pour Leicester après leur montée en Premier League.

Depuis le début du championnat, ces équipes ont été des proies faciles et détachées de toute lutte réelle. Southampton est devenu le premier club de l’histoire de la Premier League à être relégué avec sept matchs encore à jouer, tandis que Leicester confirmait sa descente deux semaines plus tard.

Les trois clubs promus cette année, Southampton, Leicester et Ipswich Town, se sont tous révélés hors de leur profondeur dans l’élite anglaise, Ipswich faisant face à des circonstances légèrement atténuantes, étant leur première montée depuis 2002 et avec un passé récent en League One.

Contrairement à Ipswich, Southampton avait l’habitude de la Premier League en y ayant passé 10 saisons sur les 11 dernières, même si leur forme avait décliné. Pour Leicester, Jamie Vardy lui-même a qualifié la saison de « désastre totale ».

Le 2-0 contre Southampton samedi fut le premier but marqué par Leicester au King Power Stadium en Premier League depuis 146 jours, leur dernière réussite remontant au début décembre, sous la direction de Russell Martin à Southampton.

Lors de leurs neuf dernières rencontres à domicile, Leicester avait encaissé zéro but et perdu avec un score cumulé de 0-22.

Southampton, de son côté, a connu deux entraîneurs depuis ce triste passage à vide de Leicester, mais n’a remporté qu’un seul match de championnat sur cette période.

La lutte peine à trouver sa motivation

Avant le coup d’envoi, Martin Sanders exprimait la seule ambition restante de Southampton : tenter d’égaler le record de points le plus bas du club de Derby County (11 points lors de la saison 2007-2008).

Martin Sanders, supporter de Southampton

« Nous allons rester comme l’une des pires équipes jamais vues, mais ne pas détenir ce record est important », expliquait-il. « Personne ne veut être associé à ça, pas même Taylor Harwood-Bellis ou Jack Stephens. »

Pourtant, grappiller un point supplémentaire ne sera pas une mince affaire, en particulier après cette défaite contre Leicester. Southampton doit encore affronter Manchester City, Arsenal à domicile, et Everton à l’extérieur avant la fin du championnat.

Simon Rusk, entraîneur par intérim des Saints, reconnaît l’ampleur de la tâche : « Nous sommes derniers du championnat, il n’y a pas à tourner autour du pot. Nous n’avons jamais été capables de nous montrer solides ou de contrôler le match, ni de créer beaucoup d’occasions. »

Les supporters ne se privent pas d’exprimer leur mécontentement, comme lors du remplacement de Mateus Fernandes par Will Smallbone, ce qui déclencha un chœur moqueur de la part des fans.

Simon Rusk, entraîneur intérimaire de Southampton

Malgré tout, Fernandes conserve la sympathie des supporters qui ont scandé son nom jusqu’à la fin du match. Rusk a précisé que le milieu souffrait d’une infection pulmonaire et avait voyagé au Portugal pour raisons personnelles.

Le public fidèle malgré la déroute

Au milieu de cette période sombre, quelques moments de tendresse colorent les tribunes. Avant le match, Kush Parmar, un jeune supporter de six ans, affichait son soutien inébranlable pour Leicester.

« Je suis fan depuis toujours », confie son père Hitesh. « On soutient le club de chez nous, on est engagés et… »

« On veut battre Southampton ! » l’interrompt Kush, avec un grand sourire.

Jeune supporter de Leicester

Malgré l’absence de Kush lors du sacre historique des Foxes en 2016, le King Power Stadium continue de rendre hommage à ces moments magiques avec montages vidéo diffusés avant chaque match. Le contraste entre cette époque glorieuse et la situation actuelle est frappant, sur le terrain comme dans les gradins.

Un sifflet accidentel et une saison à oublier

À la troisième minute de jeu, les supporters de Leicester scandaient déjà « Virer le conseil d’administration » en réponse à un but de Jamie Vardy, son 199e sous les couleurs du club, conclu d’une volée après un centre de Bilal El Khannouss. Ce but brisa une disette à domicile qui durait depuis 826 minutes de jeu en championnat.

Les supporters juraient s’amuser malgré tout :

  • « On a marqué un but ! » chantaient les fans de Leicester avec un sourire amer.
  • « On descend avec Leicester », répondirent les supporters de Southampton.

Puis la rencontre prit une tournure inattendue et tragique pour l’arbitre David Webb, percuté accidentellement par Jordan Ayew. « J’ai eu pitié de l’arbitre. Il est rentré dans un mur appelé Jordan Ayew. Je n’ai jamais vu un contact pareil avec un arbitre », confia Ruud van Nistelrooy, le coach de Leicester.

Webb attendait depuis 29 ans cette première expérience au haut niveau en Angleterre, et Vardy a su donner un moment d’humour noir en soufflant dans le sifflet de l’arbitre inconscient au sol. Van Nistelrooy admire son instinct même dans ces instants loufoques.

Peu avant la pause, Jordan Ayew inscrivit le deuxième but des Foxes sur une frappe à la suite d’un coup franc, mettant fin aux espoirs des supporters locaux.

Southampton a fini par s’incliner 2-0, enregistrant ainsi sa 28e défaite en championnat, officialisant sa dernière place au classement.

« Au final, nous ne sommes tout simplement pas assez bons », admettait Rusk, conscient de la lourde tâche qui l’attend.

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source:https://www.nytimes.com/athletic/6331536/2025/05/04/leicester-southampton-worst-premier-league-game/

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