Le mercato en Ligue 1 : un marché sous tension en 2025

Le mercato en Ligue 1 : un marché sous tension en 2025

Le mercato 2025 en Ligue 1 s'annonce calme et stratégique, avec des clubs en difficulté financière et une gestion prudente des transferts.

France

Le marché des transferts en Ligue 1 en cette année 2025 s’annonce particulièrement calme et marqué par une certaine prudence. La situation financière des clubs français reste fragile, obligeant ces derniers à revoir leurs ambitions et à privilégier une gestion plus rationnelle de leurs ressources. La crise économique, amplifiée par plusieurs années difficiles, notamment la pandémie de Covid-19 et le déclin des droits télévisés, a profondément bouleversé la dynamique du championnat français.

Une situation financière tendue pour de nombreux clubs

Selon Éric Roy, un ancien entraîneur, le contexte économique actuel limite fortement les investissements dans le recrutement. Il confie : « On m’a fait part de l’état financier du club. Je ne pense pas qu’il y aura beaucoup d’investissements sur les joueurs la saison prochaine. Heureusement qu’il y a eu cette aventure en Ligue des champions, sinon, on aurait pu tout arrêter. »

Ce constat est partagé par plusieurs acteurs du football français, où la majorité des clubs doivent faire face à des restrictions budgétaires sévères. La priorité pour beaucoup est désormais de réduire leur masse salariale afin de survivre dans un environnement où les revenus issus des droits TV sont en baisse. La disparité entre les clubs bénéficiant de revenus européens et ceux qui n’y ont pas accès ne cesse de s’accroître, creusant un écart déjà bien visible.

Des clubs en difficulté face à la disparité économique

Seuls une poignée de formations comme le Stade Brestois ont pu tirer profit de leurs exploits européens, empochant environ 50 millions d’euros, soit le double du budget d’un club comme Angers. En revanche, d’autres, comme Le Havre ou le FC Metz, doivent faire face à des réalités bien plus dures. Le président du HAC, Jean-Michel Roussier, déclarait récemment : « Nous jouons dans un championnat mineur, car la Ligue ne nous donne pas les moyens d’évoluer comme en Allemagne ou en Angleterre. »

La DNCG, instance de contrôle financier, a confirmé que tous les clubs sans solide actionnaire ou sans participation européenne sont en danger. La situation pousse ces équipes à faire preuve d’une créativité sans précédent pour renforcer leurs effectifs lors du mercato estival, souvent avec des moyens très limités.

Un mercato marqué par la prudence et la recherche d’opportunités

Selon Nicolas Dieuze, agent de plusieurs joueurs en Ligue 1, cette période de transferts s’annonce longue et compliquée : « Beaucoup d’équipes aimeraient être au complet dès le début de la saison, mais la réalité impose de vendre pour acheter avec des budgets très restreints. » Il souligne également que certaines formations, comme le Paris FC, parviennent encore à réaliser des opérations intéressantes, notamment avec l’arrivée de Moses Simon, mais que d’autres, comme Nantes, doivent désormais se montrer très prudentes, voire s’interdire certains transferts majeurs.

De son côté, l’économiste du football, David Gluzman, évoque une probable fuite des talents vers l’étranger à des prix dérisoires, en raison des régulations strictes en Europe et de la baisse de la demande. Il prévoit que le marché sera dominé par les directeurs sportifs, qui devront faire preuve d’une grande ingéniosité pour dénicher des jeunes prometteurs ou des joueurs en fin de contrat, plutôt que de dépenser massivement sur des profils coûteux comme Junya Ito ou Mohamed Daramy.

Une crise bénéfique pour une gestion plus raisonnée

Malgré la gravité de la situation, certains experts estiment que cette crise pourrait avoir un effet positif en recentrant le marché sur des pratiques plus saines. Nicolas Dieuze évoque l’exemple de Gabin Bernardeau, jeune talent de Nice, recruté à moindre coût alors qu’il aurait été impossible de le faire il y a quelques années. La crise impose une gestion plus rationnelle, et le retour à des standards plus raisonnables pourrait favoriser l’émergence de nouveaux talents issus de formations moins coûteuses.

La régulation financière devient une nécessité, notamment avec la recommandation de la DNCG de ne pas comptabiliser les droits télévisés dans les budgets prévisionnels. La recherche d’un équilibre économique, inspirée par des modèles comme ceux de la Belgique ou de l’Autriche, pourrait devenir la norme. La mise en place d’un plafonnement des dépenses et d’un contrôle strict des déficits apparaît comme une étape incontournable pour assurer la pérennité des clubs français.

En attendant, la Ligue 1 doit faire face à un retard considérable dans ses droits TV, la chaîne officielle n’étant toujours pas commercialisée à 53 jours de la reprise. Le rêve d’un milliard d’euros de revenus issus des droits télévisés s’éloigne, laissant place à une réalité plus modeste mais plus durable à long terme.

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