Les clubs anglais poursuivent leur frénésie d’investissement, élargissant encore l’écart avec les autres grands championnats européens et, notamment, avec la Ligue 1. Cette fois-ci, la Premier League a franchi un cap historique en termes de dépenses, portées par les droits télévisés et, en partie, par les recettes des compétitions européennes.
Selon le cabinet Deloitte, l’élite anglaise a engagé au total 3,4 milliards d’euros cet été, chiffre qui pulvérise le record précédent et dépasse de loin les dépenses cumulées des championnats italien, espagnol, allemand et français. Cette envolée traduit une dynamique qui mêle enjeux sportifs, stratégies de survie et écriture comptable de haut niveau.
La Premier League demeure la ligue la plus suivie au monde, et elle bénéficie de contrats de diffusion extrêmement lucratifs, tant sur le plan national qu’international. Cette puissance financière s’est renforcée avec l’élargissement des compétitions européennes, permettant pour la première fois à neuf de ses clubs de prendre part à des compétitions européennes cette saison (six en Ligue des champions, deux en Ligue Europa et un en Ligue Conférence).
Une particularité du système touche aussi à la fois les calculs et les délais: le club vendeur enregistre les bénéfices immédiatement, tandis que l’acheteur échelonne les coûts sur la durée des contrats et des recrues. Ce mécanisme respecte les règles de viabilité financière en vigueur en Angleterre — les « Profitability and Sustainability Rules » (PSR) — et ne freine pas l’investissement, bien au contraire.
Frénésie de transferts et pouvoir financier
Le durcissement éventuel de ces règles pourrait pousser certains clubs à accélérer encore leur armoire à talents. « J’ai l’impression que Liverpool profite de la situation actuelle pour faire le plein de talents de façon à devenir virtuellement injouable », a déclaré Christian Purslow, ancien dirigeant d’Aston Villa, sur Sky Sports.
La holding américaine Fenway Sports Group, propriétaire de Liverpool, a rompu avec sa traditionnelle politique d’équilibre cet été: les dépenses nettes frôlent les 250 millions d’euros après l’arrivée d’Alexander Isak, tandis que le montant de 144 millions d’euros représentait jusqu’alors le record anglais.
Les autres cadors du championnat n’y échappent pas: Manchester City, Chelsea et Arsenal ont tous procédé à des séries d’achats importants, souvent sans recettes d’entrée suffisantes pour compenser, ou presque. Cette fièvre acheteuse s’est même répandue jusqu’aux promus Burnley, Leeds et Sunderland, qui ont chacun dépensé, sans exception, plus de 100 millions de livres pour adapter leurs effectifs à l’exigeante Premier League.
Dans ce contexte, l’article met en évidence une réalité indéniable: les dépenses, le mercato et les transferts records redessinent le paysage du football européen, avec Liverpool en ligne de mire et la Premier League qui consolide sa domination mondiale et son rôle moteur.
Cette dynamique illustre la façon dont l’élite anglaise continue de tirer profit des mécanismes financiers du football moderne, tout en imposant un rythme et un niveau d’ambition qui laisse peu de place à la concurrence étrangère pour suivre le même tempo. La Premier League s’affirme ainsi comme le cœur battant du marché des transferts, alimentant un écosystème où les investissements massifs deviennent, pour beaucoup, la règle et non l’exception.









