Le football féminin, en plein essor, se trouve à un carrefour crucial de son développement économique. Face aux erreurs et limites rencontrées dans le football masculin, il apparaît indispensable d’adopter un modèle économique innovant, durable et éthique pour assurer son avenir.
Un contexte économique complexe pour le football suisse
Christian Constantin, président du FC Sion, illustre bien cette problématique lorsqu’il évoque son investissement personnel dans le club. Malgré une mémoire sélective sur les chiffres, il admet avoir injecté près de 100 millions d’euros dans son club au fil des années. Ce témoignage souligne une réalité largement partagée : le football en Suisse dépend majoritairement du mécénat.
En effet, des structures comme la Fondation 1890 soutiennent financièrement le Servette FC, tandis que des entreprises telles que la multinationale Ineos financent Lausanne-Sport. Ce modèle montre qu’en dehors d’importantes plus-values générées par la revente de joueurs, surtout pratiquées par le FC Bâle ou les Young Boys de Berne, la rentabilité directe du football reste limitée.
La situation en Europe : entre disparités et défi économique
Le paysage économique du football européen est varié. En Allemagne, la solidité du tissu socio-économique offre aux clubs une stabilité notable, tandis qu’en Angleterre, la hausse spectaculaire des droits télévisés a boosté les finances de nombreux clubs de l’élite. Toutefois, dans la majorité des autres pays, les clubs accumulent les dettes, preuve d’un modèle économique fragile.
Une opportunité pour le football féminin de créer un nouveau modèle
Le développement du football féminin se heurte à ces mêmes contraintes économiques. Toutefois, cette phase de croissance représente une occasion unique d’éviter les écueils du passé. Plutôt que de reproduire les erreurs du football masculin à travers les décennies, le football féminin pourrait bâtir un modèle pérenne, alliant la durabilité financière à des valeurs humaines et éthiques fortes.
Ce renouvellement serait bénéfique non seulement pour les clubs féminins mais pourrait également inspirer l’ensemble du monde du football. C’est une voie d’innovation qui, à terme, pourrait modifier profondément les équilibres actuels.
Retour sur un match symbolique
Le 22 mars 2025, le match au sommet entre Servette FC et FC Bâle en football féminin s’est soldé par un score nul de 0-0 à Bâle. Cette rencontre témoigne à la fois du dynamisme sportif et de l’attention grandissante portée à cette discipline.
Portrait de l’un des journalistes spécialistes
Florian Müller est journaliste et chef de rubrique sports à 24 Heures, la Tribune de Genève et Le Matin Dimanche. Diplômé en Lettres de l’Université de Genève, il évolue dans le journalisme sportif depuis 2010, offrant un regard avisé sur les évolutions du football en Suisse et au-delà.











