Le Brésil découvre le rugby féminin en Coupe du Monde

Le Brésil découvre le rugby féminin en Coupe du Monde

Découvrez l'histoire du Brésil en rugby féminin lors de la Coupe du Monde, avec les Yaras et leur première participation historique.

Brésil, Angleterre

Pour la première fois, le Brésil participe à une Coupe du Monde de rugby à XV. Les Yaras, nom emblématique tiré d’une guerrière de la mythologie autochtone tupi-guarani, vont disputer leur deuxième match de poule face à l’équipe de France à Exeter, en Angleterre. Avant le tournoi, la sélection n’avait disputé que seize rencontres, en remportant cinq d’entre elles et en obtenant son billet en s’imposant lors du barrage contre la Colombie.

Première confrontation et impressionnant début en terre anglaise

Leur entrée dans le Mondial a été marquée par un défi d’envergure: affronter une adversaire redoutable dès le coup d’envoi. Malgré une défaite lourde de 66 à 6 face à l’Afrique du Sud, les Brésiliennes ont écrit une page d’histoire en foulant pour la première fois le terrain du stade de Northampton. Dans les tribunes, l’ambiance était comparable à un carnaval, avec des couleurs vert et or qui illuminaient les gradins et un tempo de samba délivré par des percussionnistes agréés. Les supporters, qu’ils soient brésiliens ou neutres, espéraient une réaction collective et un retournement de situation qui ne s’est pas produit, mais qui n’a pas occulté l’engagement des joueuses sur le terrain.

Dès le début, les Brésiliennes ont montré un esprit combatif, et la capitaine Raquel Kochhann a ouvert le score au pied à la 10e minute avec une pénalité magnifiquement tirée. Elle a ensuite, à la 57e minute, ajouté une deuxième pénalité, symbole d’un désir inébranlable de progresser et de démontrer que, même face à une formation mieux classée, l’équipe n’était pas prête à baisser les bras.

Raquel Kochhann : porte-drapeau et figure inspirante

À 32 ans, Raquel Kochhann est l’un des piliers de l’équipe et une référence pour ses coéquipières. Détentrice d’un palmarès riche en rugby à sept, elle a pris part à trois Jeux olympiques et a été l’emblème de la délegation brésilienne lors des Jeux de Paris 2024, où elle a porté le drapeau national — une première pour une joueuse de rugby. Son parcours est aussi marqué par une lutte personnelle importante, ayant vaincu un cancer du sein après deux ans de traitement. Son leadership et son récit inspirant ont contribué à mettre en lumière le rugby féminin au Brésil et à encourager les jeunes filles à s’impliquer dans ce sport.

Ce rôle de porte-drapeau a mis le rugby brésilien sous les feux des projecteurs et a suscité l’intérêt d’un public plus large pour les filles qui rêvent de s’illustrer sur les terrains internationaux. L’histoire de Kochhann — alliant détermination sportive et combat personnel — est devenue un véritable modèle pour les futures générations, témoignant de l’impact positif d’un exemple de résilience et de courage.

Un chemin encore long mais prometteur pour le rugby à XV au Brésil

La trajectoire du rugby à XV féminin au Brésil est encore à ses balbutiements. L’initiation au rugby se fait tardivement, profondément liée à l’accès aux universités, et l’ouverture des jeunes filles à ce sport est limitée. L’entraîneuse adjointe de l’équipe féminine, Nívia Ferreira, souligne que, historiquement, le Brésil s’est surtout appuyé sur le rugby à VII pour les femmes, et qu’il figure aujourd’hui parmi les dix meilleures nations olympiques de cette discipline. Après une première formation officielle de rugby à XV féminine en 2010, le projet a été suspendu avant de reprendre il y a environ quatre ans, avec un renouveau qui a permis à l’équipe de se qualifier pour le Mondial pour la première fois.

Selon Ferreira, ces efforts récents démontrent le potentiel du Brésil dans le rugby à XV, même si la performance des hommes dans la même discipline demeure un objectif encore éloigné. L’entraîneuse crystaline Crystal Kaua, alors à la tête de l’équipe de rugby à VII, avait loué l’énergie et la joie insufflées par les joueuses, décrivant une formation rapide, résiliente et créative, et soulignant une soif réelle de progression. Elle rappelait que les Yaras ne viennent pas là uniquement pour participer, mais pour prouver leur valeur et continuer à s’améliorer à chaque entraînement.

Aujourd’hui, les Yaras portent les ambitions d’un rugby féminin en plein essor au Brésil. Le chemin vers une constance de haut niveau passera par un développement continu des infrastructures, une formation durable et, surtout, par l’émergence d’un vivier de joueuses qui pourront s’affirmer sur la scène mondiale. Cette première participation au Mondial est donc le point de départ d’un chapitre prometteur pour le rugby féminin dans le pays, qui pourrait inspirer une nouvelle génération de pratiquantes et contribuer à faire grandir la pratique du rugby à XV au Brésil et au-delà.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *