Lassana Diarra : Ruling de la Cour européenne contre les règles de FIFA

La Cour de Justice de l'UE juge certaines règles de FIFA contraires au droit européen, un coup dur pour le football.
France

La plus haute cour de l’Union européenne a décidé que certaines règles de la FIFA concernant les transferts internationaux de football sont contraires au droit de l’UE, un jugement que beaucoup d’experts comparent à l’affaire marquante de Jean-Marc Bosman en 1995. L’affaire, initiée par l’ancien international français Lassana Diarra en 2015, pourrait-elle avoir un impact tout aussi transformateur sur le football européen ? Bien que cela demeure à prouver, il est indéniable que cette décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) constitue un revers pour la FIFA.

Contexte de l’affaire

À l’instar de l’affaire Bosman, le dossier Diarra est complexe. L’argument central repose sur l’effondrement d’un transfert potentiel vers Charleroi en 2015, la formation belge craignant d’être tenue “solidairement responsable” avec Diarra des conséquences financières et sportives de son litige avec son ancien club, le Lokomotiv Moscou.

Diarra, ancien milieu de terrain d’Arsenal, Chelsea et Real Madrid, avait rejoint le club russe avec un contrat de quatre ans en 2013, mais a rapidement déchanté. Un an plus tard, il a été licencié pour rupture de contrat. Le Lokomotiv a ensuite réclamé des dommages-intérêts pour cette rupture, la Chambre de résolution des litiges de la FIFA rendant un jugement favorable au club moscovite en 2015. La FIFA a infligé à Diarra une suspension rétroactive de 15 mois et lui a ordonné de verser 10,5 millions d’euros (environ 8,8 millions de livres sterling / 11,6 millions de dollars) plus intérêts.

Les implications des règles de la FIFA

Selon l’article 17 du règlement de la FIFA sur le statut et le transfert des joueurs, tout club souhaitant recruter un joueur dans une situation comme celle de Diarra pourrait se retrouver redevable des pénalités financières, en plus de faire face à une interdiction de transfert. De plus, l’association membre du club précédent — dans le cas de Diarra, la Fédération russe de football — doit retenir le Certificat de transfert international nécessaire pour tout transfert international.

Diarra a joué 28 fois pour Anzi

Conséquences de la décision de la CJUE

A présent, neuf ans après que Diarra les ait contestées devant un tribunal belge, ces règles devront presque certainement être amendées. La CJUE a déclaré dans un communiqué que “la cour considère que toutes ces règles sont contraires au droit de l’UE.”

Cette décision, attendue, a été annoncée après qu’un avis non contraignant avait été émis par l’avocat général de la Cour en avril. La CJUE a souligné que ces règles “entravent la libre circulation” des joueurs dans l’UE, imposant “des risques juridiques considérables, des risques financiers imprévisibles et potentiellement très élevés, ainsi que de grands risques sportifs pour les joueurs et les clubs souhaitant les employer”.

Les implications de la décision

L’impact de l’affaire Diarra sur la FIFA

Dans un communiqué, un porte-parole de la FIFA a déclaré : “La FIFA prend note de la décision rendue aujourd’hui par la Cour de justice de l’Union européenne concernant l’affaire impliquant le joueur Lassana Diarra.” Ils se sont dits satisfaits de la confirmation de la légalité des principes clés du système de transfert. Cependant, cette décision remet en question certains aspects des règlements de la FIFA.

Diarra pourrait recevoir 6 millions d’euros en dommages-intérêts de la part de la fédération belge et de la FIFA pour le transfert avorté à Charleroi. Bien que les retombées précises sur les règles de transfert de la FIFA soient sujettes à débat, les conséquences pourraient s’avérer significatives pour le paysage du football professionnel.

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