Le 4 octobre, une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a marqué un tournant dans le paysage économique du football. À l’issue d’un long litige entamé en 2014 avec le Lokomotiv Moscou, Lassana Diarra a obtenu gain de cause sur le fond: les règles encadrant le marché des transferts seraient contraires au droit européen. Dans ce contexte, Diarra annonce qu’il n’a pas encore reçu l’indemnisation attendue de la part de la FIFA et qu’il va déposer une nouvelle demande de dommages et intérêts, évaluée à 65 millions d’euros, équivalant selon ses proches au transfert de Victor Gyökeres à Arsenal. Pour les acteurs du football, cette action s’inscrit comme une étape majeure dans le cadre d’un bouleversement potentiel du système de transferts.
Un parcours judiciaire long et des faits originels
Après avoir été écarté du Lokomotiv Moscou en 2014 lorsque Diarra a rompu son contrat pour rejoindre Charleroi, l’ancien international français a été traîné devant la justice par les dirigeants russes. Il a alors dû indemniser le club pour rupture abusive à hauteur de 10,5 millions d’euros. Cet épisode a été suivi d’un passage sans club durant une année, sans signature en Belgique et sans stabilisation sportive.
La décision de la CJUE et les suites prévues
Après une procédure qui s’est étendue sur plus d’une décennie, l’arrêt connu sous le nom de « l’arrêt Diarra » a été rendu en 2024 par la CJUE, qui a jugé les règles de la FIFA illégales et a donné raison au joueur. Faute d’un accord amiable avec la FIFA pour obtenir une réparation, Diarra lance aujourd’hui une nouvelle action devant la justice belge pour obtenir 65 millions d’euros de dommages et intérêts, soit six fois le préjudice initial selon les déclarations de ses avocats. L’avocat de l’ancien milieu parisien précise que les décisions des tribunaux belges pourraient intervenir dans un délai estimé entre 12 et 15 mois.
Portée et enjeux pour le marché des transferts
Cette affaire, bien loin d’être isolée, pourrait libéraliser davantage le marché des transferts et ouvrir la voie à d’autres actions similaires. Si les conclusions belge et européenne s’alignent sur la logique favorable au joueur, elles pourraient modifier durablement les pratiques des clubs et les recours juridiques possibles en matière de transferts internationaux, que ce soit en Ligue 1, en Serie A, en Bundesliga ou en Premier League, et au-delà. Néanmoins, de nombreuses zones d’ombre subsistent quant à l’application pratique de ces principes au quotidien du football professionnel.
Pour les passionnés d’actus football et d’actualités sportives, l’affaire Diarra demeure un sujet majeur, tant elle touche à l’équilibre des droits des joueurs qu’aux mécanismes économiques qui sous-tendent les grands marchés européens. Les prochains mois seront déterminants pour mesurer l’étendue réelle de ce renouveau potentiel du cadre juridique autour des transferts et des indemnités.









