Espagne
L’annonce a surpris le football européen: le match Villarreal-Barcelone prévu à Miami n’aura finalement pas lieu. Pour Villarreal, la déception s’est rapidement transformée en colère. Selon AS, l’annonce de LaLiga, survenue alors que Villarreal affrontait Manchester City en Ligue des champions, a été vécue comme un profond manque de respect.
Les dirigeants du club ne comprennent ni la précipitation ni la désorganisation entourant cette annulation. Les images du directeur général Roig Negueroles apprenant la nouvelle en direct et quittant furieux les tribunes sont devenues virales et symbolisent l’exaspération d’un club qui avait misé sur ce projet.
Fernando Roig, président du Villarreal, avait défendu cette initiative et avait promis de rembourser partiellement les abonnements et de financer le déplacement des supporters aux États‑Unis. Voir aujourd’hui le rêve s’effondrer au milieu d’une campagne européenne a accentué la frustration des joueurs et du club.
Derrière ce fiasco, c’est l’ensemble du mécanisme décisionnel de LaLiga qui est remis en cause. Présenté comme une opportunité historique d’internationalisation, le projet a été mené dans la précipitation, sans consultation réelle des clubs, des joueurs et des institutions. La réunion d’approbation s’est déroulée sans la présence de Javier Tebas et sans consensus.
Plusieurs présidents, tels Aperribay (Real Sociedad) et Ángel Torres (Getafe), ont dénoncé une initiative imposée d’en haut, sans concertation. Les joueurs, représentés par l’AFE, se sont sentis marginalisés et ont réclamé respect et transparence.
Face à ce contexte, les capitaines ont organisé un arrêt de jeu symbolique de quinze secondes au début de la journée suivante. Cet acte, condamné par la Ligue, a mis en lumière la fracture entre dirigeants et footballeurs.
Dans ce climat, LaLiga a maintenu son Plan Miami, tandis que la CONCACAF et la Fédération américaine ont fait part de leur mécontentement et que le Real Madrid a déposé deux plaintes auprès du Conseil supérieur des sports, dénonçant une distorsion de la compétition.
Des prises de position virulentes de Courtois et Carvajal évoquant une trahison de l’esprit sportif ont contribué à clore le dossier. Pris entre les clubs, les joueurs, le gouvernement et l’opinion internationale, LaLiga a fini par reculer.
L’Espagne se retrouve aujourd’hui profondément divisée entre ceux qui voyaient dans cette aventure une ouverture vers le monde et ceux qui la perçoivent comme une dérive commerciale.
L’annulation du Villarreal-Barcelone à Miami restera un symbole d’arrogance, de désordre et de rupture dans le football espagnol.
