France
Le golf connaît en France une véritable vague de démocratisation, attirant désormais un public de plus en plus diversifié. Contrairement aux clichés traditionnels qui associaient ce sport à une pratique élitiste réservée à une minorité, il voit ses pratiquants s’élargir et ses pratiquants sortir des profils habituels. En 2024, le nombre de licenciés a augmenté de 8,4 % en dix ans, atteignant plus de 442 000 joueurs, témoignant d’une évolution notable dans l’accessibilité et l’attrait de cette discipline.
Une initiative pour ouvrir le golf à tous
La fédération française de golf (FFGolf) a lancé récemment l’opération « Tous au golf », visant à faire découvrir cette activité à un public nouveau. Près de 350 clubs ont proposé des initiations gratuites pour attirer les néophytes, avec l’espoir qu’environ 10 % d’entre eux deviennent des golfeurs réguliers. La Ryder Cup 2018 en France a également joué un rôle dans cette dynamique, en créant une centaine de petits parcours de proximité, moins coûteux, qui ont permis de séduire de nouveaux passionnés. Ces initiatives ont permis de briser l’image d’un sport réservé à une élite et de montrer que le golf peut être accessible à tous.
Des profils variés, loin des clichés
Les exemples de figures françaises comme Céline Boutier, la numéro une du golf féminin en France, illustrent cette évolution. Fille d’un garagiste thaïlandais qui a commencé le golf à 45 ans, elle prouve que la discipline n’est pas réservée à une classe sociale privilégiée. Nicolas Dassy, 26 ans, issu de la classe moyenne, a découvert le golf à travers un jeu vidéo avant de s’initier sur les parcours de l’Essonne. « C’est un défi personnel, confie-t-il. Le golf permet aussi d’apprendre à gérer ses émotions et de profiter de la beauté du terrain. » Malgré les clichés persistants, il affirme que jouer un abonnement annuel coûte entre 700 et 1 300 euros, un tarif comparable à celui d’un club de fitness, rendant la pratique plus accessible qu’on ne le pense.
Une pratique qui va au-delà du sport
Pour certains, le golf devient aussi un vecteur social et thérapeutique. Cécile Dulowski, 31 ans, a commencé à jouer après avoir subi un grave accident vasculaire cérébral en 2021. Atteinte d’une hémiplégie droite, elle a trouvé dans cette discipline un moyen de se reconstruire. « Le golf m’a permis d’améliorer ma concentration, ma proprioception, et m’a donné une force nouvelle », confie-t-elle. Elle souhaite aujourd’hui sensibiliser à ses bienfaits, notamment pour les personnes en reconstruction ou en situation de handicap. Son parcours témoigne que le golf peut être une véritable thérapie, accessible à tous, et un sport pour tous, quel que soit le profil ou l’origine sociale.
Une évolution encourageante
Malgré certains avis critiques, notamment sur le coût ou l’aspect élitiste encore présent, il est indéniable que le golf en France s’ouvre à une nouvelle génération. La fédération française mise sur l’inclusivité et la diversification pour faire évoluer cette discipline, qui, au-delà de ses enjeux sportifs, devient un espace de partage et de dépassement de soi. Le développement de cette pratique pour tous s’inscrit dans une volonté plus large de rendre le sport accessible et de casser les clichés qui lui collent encore à la peau.
